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Au Malawi, le vélo est roi

Au Malawi, le vélo rivalise avec les voitures des grandes villes. Le Mail & Guardian s’est intéressé au phénomène du deux roues dans ce pays d'Afrique australe.

Au quotidien, le vélo est omniprésent et a plusieurs fonctions. Il permet par exemple de transporter des matériaux, tel le bois. Et certains Malawites gagnent leur vie grâce aux kabazas, des vélos-taxis:

«Le travail sur les bateaux était difficile, c’est pourquoi j’ai décidé de me reconvertir dans le vélo. Je gagne environ 1.000 kwacha par jour [4,8 euros]», explique Panjira Khombe, jeune taxi de 28 ans, qui exerce depuis deux ans.

Mais quand il évoque ses conditions de travail éprouvantes, Panjira ne se plaint pas:

«Je suis habitué. Je suis capable de transporter des gens lourds, dit-il avec assurance. […] Tant que nous avons des clients, cela ne nous dérange pas.»

A l’inverse des autres pays d’Afrique où le vacarme des motos résonne dans toutes les villes, le Malawi conserve son charme désuet avec les grincements de ses vélos.

Alex Hockin, volontaire de l’ONG Ingénieurs sans frontières qui travaille à améliorer les conditions de vie dans les zones rurales d’Afrique raconte son expérience avec le vélo-taxi:

«Je les aime vraiment. […] C’était surprenant. Pour une voiture, il y avait 10 à 20 vélos qui circulent à Salima. Quand je pense à la crise de l’essence, cela me paraît logique.»

La pénurie d’essence a permis aux vélos-taxis de s’imposer. En plus d’être épargnés par la crise, ils permettent d’atteindre des zones rurales très pauvres, où près de 39% de la population vit avec moins d’un dollar par jour.

Le Néerlandais Peter Meijer, qui a ouvert un magasin concessionnaire de moto en 2009, évoque les raisons du succès du vélo:

«Le vélo est très populaire au Malawi car les gens ne peuvent pas s’offrir une moto et dans le pays, il y a une forte densité de population. […] Il est utilisé pour transporter les patients et les femmes enceintes du village à l’hôpital. Au Malawi, dans les zones rurales, la distance moyenne d’un village au centre de santé est de 13 km. En temps normal, les gens doivent faire le trajet à pied.»

Lu sur le Mail & Guardian