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Zimbabwe – Levée de l’embargo sur les diamants

Jeudi 23 juin 2011, l’embargo sur les diamants de la mine de Marange, à l’est du Zimbabwe, a été levé, rapporte BBC News, après deux années d’interdiction. Ce gisement est l'un des plus importants découvert en Afrique durant la dernière décennie. L’interdiction de la vente de ces diamants avait été décidée en 2008, après l‘intervention de l’armée pour mettre fin à la contrebande.

Les troupes militaires avaient envahi la mine et expulsé avec violence les mineurs avant de les remplacer par des populations forcées à travailler à l’exploitation du gisement. Le processus de Kimberley avait dénoncé des «actes de violence horribles et inacceptables» et suspendu en 2009 la vente de diamant de Marange, rappelle le magazine Africa Expansion.

Le processus de Kimberley est une initiative pour le contrôle de la commercialisation de diamants. Il est destiné à empêcher la vente de «diamants de sang», des gemmes exploitées par des milices pour financer leur soulèvement contre le pouvoir légitime —comme cela a été le cas en Sierra Leone et au Liberia.

La décision prise à l’encontre du Zimbabwe est atypique, dans la mesure où elle relève d’une condamnation au titre du non-respect des droits de l’homme. D’ailleurs, les Etats africains estiment qu’il est difficile d’appliquer à des gouvernements des règles établies pour des milices armées, indique Afriquinfos.

Néanmoins, ces derniers ont voté en même temps que la Chine, l’Inde et le Moyen-Orient la levée de l’embargo dans 2 des 5 mines du pays. A l’inverse, les pays occidentaux, les organismes de défense des droits de l’homme et les industriels, membres du processus de Kimberley, ont eux dénoncé cette décision.

Le groupe diamantaire Rapaport, basé aux Etats-Unis, a enjoint «les responsables des achats à exiger des garanties à leurs fournisseurs afin de vérifier que les diamants ne proviennent pas de ces minerais».

Certains pays, comme la Chine, exploitent une partie du gisement. Car à la différence d’autres mines zimbabwéennes, celle de Marange n’a pas été nationalisée et reste exploitée par des sociétés étrangères.

Lu sur BBC News, Afrique Expansion, Afriquinfos