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Les requins terrorisent l’océan Indien

Les mers des îles et pays du sud-ouest de l’océan Indien sont décidément bien troubles en 2011. Après les dramatiques acccidents survenus aux Seychelles en août ainsi qu’en Afrique du Sud (où les requins volent même), l’île de La Réunion est à son tour en proie à la psychose du «risque requins», indique Linfo.re.

Depuis le début de l’année, quatre attaques —dont deux mortelles— ont été recensées dans l’ouest du département français d’outre-mer. La dernière date du 19 septembre à Saint-Gilles, une des villes les plus touristiques de La Réunion. Mathieu Schiller, moniteur de surf de 32 ans, a été happé par l'un de ces superprédateurs. Son corps n’a toujours pas été retrouvé.

Après cet accident, la préfecture, fustigée pour ses lacunes en matière de prévention, a hissé le drapeau rouge et interdit toute baignade et tout jeu d’eau. Suivant l’exemple de ce qui a été fait dans l’archipel des Seychelles, les autorités réunionnaises ont également décidé d'installer filets de protection et boucliers électriques visant à protéger les baigneurs des squales.

Le préfet de La Réunion, Michel Lalande a également annoncé lundi 26 septembre le début d’une opération de trois jours visant à éliminer une dizaine de requins dangereux pour l’homme: le requin-tigre et le requin-bouledogue. Deux espèces non protégées mais «quasi menacées», d’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

«Le risque requin est un risque endémique à la Réunion et touche tous les pays baignés de mer chaude. Il s’agit de requins qui se seraient sédentarisés. Il faut créer un trouble dans cette population», estime Michel Lalande.

Les réactions indignées ne se sont pas faites attendre. Sur Facebook, plusieurs groupes se sont formés pour protester contre cette chasse aux requins à La Réunion. Bien que le préfet n’ait demandé que le concours de pêcheurs professionnels, les défenseurs des animaux craignent que la situation ne tourne à l’expédition punitive et que certains en profitent pour surexploiter le commerce d’ailerons de requins.

La Fondation Brigitte Bardot s’est également élevée contre ce qu'elle qualifie de «massacre annoncé». L’actrice âgée de 77 ans a même adressé une lettre ouverte au préfet réunionnais:

«De quel droit nous permettons-nous d’envahir tous les milieux en faisant le ménage de tout ce qui peut représenter un danger pour l’être humain?», s’interroge-t-elle.

Michel Lalande, lui, a fait de cette lutte contre les attaques de requins une priorité. Il souhaite que ce sujet soit traité avec intérêt lors du prochain Conseil des ministres de la Commission Océan Indien, le 6 octobre prochain:

«La problématique requin est commune à l’ensemble des îles du Sud-Ouest de l’océan Indien, et il est primordial d’avancer selon une approche concertée et de coopération régionale», martèle-t-il.

Lu sur LINFO.re, Le Parisien