SlateAfrique

mis à jour le

Algérie - Le gouvernement ne connaît pas la crise

Lors de la tripartite (négociations qui réunissent le gouvernement, un syndicat et le patronat) organisée le jeudi 29 septembre 2011, dans la capitale Alger, le salaire national minimum garanti (SNMG, l'équivalent du Smic français), fixé à 15.000 dinars (un peu moins de 150 euros), devrait subir une augmentation de 2.000 à 3.000 dinars (20 à 30 euros).

Lundi 26 septembre, le quotidien algérien El Watan en a profité pour comparer le SNMG aux salaires des dirigeants politiques algériens. Ainsi, on apprend que le président Abdelaziz Bouteflika perçoit un salaire mensuel de 7.900 euros par mois — ce qui représente 54 fois le SNMG.

Le Premier ministre jouit également d’une situation confortable. Tous les mois, ces émoluments atteignent presque les 5.000 euros, soit près de 34 fois le SNMG. Un secrétaire d’Etat gagne 2.700 euros par mois; un secrétaire général d’institution 2.085 euros.

En France, les écarts de salaire sont conséquents, mais pas aussi importants. Le salaire mensuel du président français s'élèverait à plus de 20.000 euros —14 fois le Smic, qui lui est à 1.365 euros.

Si la gauche arrive au pouvoir en 2012, elle promet de réduire les traitements présidentiels de 20 à 30%. Le salaire d’un ministre français atteint les 11.000 euros (huit Smic), là où son homologue algérien perçoit tous les mois 3.480 euros, soit près de 24 fois le SNMG.

Mais les hommes politiques algériens ne se contentent pas de leur salaires élevés: en plus d’être exempts de frais de logement, de repas et de déplacement, et de disposer d’un véhicule de fonction, certains hommes politiques «abusent des commissions pour arrondir les fins de mois».

Au vu des chiffres, l’augmentation du SNMG paraît dérisoire. Face à l’inflation qui touche fréquemment l'Algérie, les plus modestes ne peuvent pas s’en sortir. Mais le gouvernement va tenter de justifier sa mesure en parlant d’un ajustement des salaires effectué selon la productivité.

L’Etat algérien n’a pas adapté ses salaires à la situation économique. Ainsi, seuls les travailleurs sont touchés par l’austérité qui touche le pays. L’égalité salariale est encore loin d’être appliquée.

Lu sur El Watan