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Présidentielle algérienne: on sait tous que l'armée n'est pas neutre
Même si elle prétend le contraire, l'armée algérienne tient toutes les ficelles du scrutin du 17 avril.
Moult fois accusés d’orchestrer la réélection d’Abdelaziz Bouteflika lors du scrutin présidentiel du 17 avril, les responsables de l’Armée nationale algérienne sont montés au créneau mardi. La Grande muette a décidé de rompre son silence pour indiquer qu’elle «veillera à sécuriser le scrutin avec force, volonté, détermination et foi en le droit du peuple algérien à vivre dans un climat empreint de paix et de sécurité, ainsi que son droit d'accomplir son devoir électoral en toute quiétude».
Cette déclaration tonitruante, publiée dans le dernier numéro de la revue spécialisée El Djeich, a pour objectif d’apaiser les tensions à quelques heures du scrutin et d’assurer les populations de la neutralité de l’état-major de l’armée algérienne. Les électeurs sont invités à choisir «en toute liberté et transparence, le Président qui convient, celui qui prônera les valeurs nationales», indique encore l’article relayé par le site d’El Watan.
Seulement, le moins que l’on puisse dire, c’est que ces propos ne rassurent personne. Bien au contraire. En effet, quelques lignes plus loin, l’éditorial de l’armée ajoute que les militaires «ne manqueront pas d'accomplir leur devoir et de s'acquitter de leur droit électoral en masse et dans la discipline dont ils sont coutumiers, par loyauté et fidélité envers le pays et les martyrs».
Cela est peut-être aussi une manière d’intimider tous les adversaires du président sortant et surtout les différents mouvements qui se sont opposés à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat.
Dans tous les cas, comme le souligne le site Algérie Focus, l’armée prétend être neutre, «Mais rien n’indique que cette position ne va pas évoluer si l’après 17 avril livre un scénario inattendu…»
Slate Afrique