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Wangari Maathai ne parlera plus aux arbres
La nouvelle est tombée comme un couperet aux premières heures, lundi 26 septembre 2011. L’Afrique et le monde apprenaient la disparition de l’une des femmes les plus influentes du continent ces dix dernières années.
La Kényane Wangari Maathai, prix Nobel de la paix 2004, est décédée dimanche 25 septembre à Nairobi, au Kenya, à l’âge de 71 ans, des suites d’un cancer.
Cette information publiée par le quotidien kényan Daily Nation s’est ensuite propagée comme une onde de choc aux médias du monde entier, tant Wangari Maathai a consacré sa vie et sa carrière à la lutte contre le réchauffement climatique.
Le Daily Nation précise que la militante écologique et femme politique s’est éteinte aux alentours de 10 heures, à l’hôpital de Nairobi. Maathai s’est fait connaître en lançant en 1977 le Mouvement de la ceinture verte (Green Belt Movement), pour lutter contre les problèmes de déforestation. L'organisation a réussi à planter 30 millions d’arbres en l'espace de trente ans, afin de prévenir l’érosion des sols, devenant ainsi le plus grand projet de reboisement en Afrique.
Mais le Daily Nation rappelle que Wangari Maathai était aussi connue pour son tempérament franc et direct. Militante politique, elle s’est opposée au régime de l’ancien président Daniel Arap Moi (1978-2002), ce qui lui a valu de nombreux séjours en prison. Elle s’était aussi jointe à une grève de la faim des mères de prisonniers politiques de Moi. Par la suite, elle est élue députée au Parlement kényan en 2002 et participe au premier gouvernement de Mwai Kibaki, le successeur de Daniel Arap Moi.
Wangari Maathai restera dans la mémoire collective la première Africaine à avoir obtenu le prestigieux prix Nobel de la paix, pour «sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix». Mais Le Daily Nation rappelle qu’elle a aussi été la première en Afrique de l’Est et en Afrique centrale à décrocher un doctorat (en biologie). La première encore à diriger une faculté, la faculté de médecine vétérinaire de l’université de Nairobi, en 1976 et 1977.
Son engagement pour la préservation de la planète continue d'être un exemple sur le continent.
Lu sur Daily Nation, LeMonde.fr