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Affairisme et cliéntélisme dans les médias publics tunisiens
Connivences et parachutages se mêlent à une gestion calamiteuse de la radio et de la télévision.
La révolution dans le monde des médias tunisiens met du temps à se mettre en place. Ceci est encore plus vrai lorsque l’on parle des nominations à la tête des médias. Ainsi un conflit dure depuis des mois au sein de la radio nationale tunisienne, suite au parachutage d’un P-DG.
En avril 2012 un nouveau patron était parachuté à la tête de la radio nationale tunisienne. Ancien employé du service des archives, Mohamed Meddeb ne semblait n’avoir ni les compétences professionnelles, ni les compétences humaines pour le poste. Cette nomination jugée «abusive» par une partie des employés de la radio, aura pour conséquences des conflits, des évictions et des démissions.
Aujourd’hui la situation serait sur le point de se régler: le P-DG aurait décidé de quitter son poste après que des négociations ont eu lieu entre Mohamed Meddeb et le secrétaire général du syndicat de base de la radio, un représentant du Syndicat national des journalistes et des journalistes en grève, rapporte la radio Mosaïque FM.
Cette nomination à la tête d’un média n’est pas la seule en Tunisie. En août 2012 la maison Dar Assabah, qui publie les quotidiens Assabah et Le Temps et qui est détenue à hauteur de 80% par l’Etat, avait vu la nomination, à sa tête d’un ancien journaliste, considéré comme proche de l’ancien système. Après deux mois de grève de la part d’une partie des journalistes, il avait finalement était nommé à un autre poste.
Le décret-loi 116 de 2011, sur la régulation de la communication audiovisuelle, prévoit pourtant le cadre des nominations, mais reste encore peu appliqué.
Sana Sbouai
Retrouvez cet article dans le blog Tawa Fi Tunis