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Lois anti-homosexualité: le Congo-Kinshasa sur les pas de l'Ouganda
Une proposition de loi visant à criminaliser l'homosexualité pourrait être bientôt débattue devant le Parlement congolais.
La République démocratique du Congo est l’un des rares pays en Afrique où les pratiques homosexuelles ne sont pas formellement interdites, même s’il existe une forte discrimination à l’égard des lesbiennes, gays, bi et trans. Mais cela pourrait changer et la RDC rejoindrait ainsi l’Ouganda et le Nigeria parmi les pays disposant des législations les plus criminalisantes à l’égard des homosexuels.
Depuis décembre 2013, explique Think Africa Press, un député du Parti travailliste congolais, Steve Mbikayi, bat campagne pour faire passer une proposition de loi déposée au Parlement pour «corriger les troubles hormonaux qui peuvent entraîner l'homosexualité».
Selon Think Afrika Press qui s’est procuré une copie de la proposition de loi, le texte comprend 37 articles et prévoit une peine de 3 à 5 ans de prison pour les homosexuels et une peine de 3 à 12 ans pour les transgenres...
Les homosexuels congolais risquent donc, si la loi est votée, de se retrouver pris en tenailles pour la première fois. Ceci d’autant plus que, comme l’affirme Jeune Afrique, «le projet se fonde sur le rejet d'un curieux mélange d'homosexualité, de transsexualité mais également de pédophilie ou de mariage forcé».
Think Africa Press mentionne aussi la mobilisation des associations des droits de l’homme pour s’opposer au vote de cette proposition. Ce qui inquiète davantage, c’est que le Congo n’en est pas à sa première tentative de criminaliser l’homosexualité.
«En janvier 2009, une loi empêchant les homosexuels d'adopter des enfants a été adoptée. Et en octobre 2010, un projet de loi intitulé “Loi concernant les pratiques sexuelles contre nature” a été présentée à l'Assemblée nationale par le député et évêque Evariste Ejiba Yamapia», rappelle le site d’information.
Le texte de 2010 n’avait pas été voté et les militants LGBT espèrent qu’il en sera de même cette fois-ci.
Lu sur Think Africa Press, Jeune Afrique