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Google reconnaît enfin le Soudan du Sud
Deux mois et demi. C’est le temps qu’il aura fallu au service de cartographie online Google Maps pour tracer la ligne qui sépare désormais le Soudan en deux pays distincts, depuis l’indépendance du Sud le 9 juillet 2011, rapporte Sky News.
Le 16 août, John Tan Mabusu, un journaliste soudanais vivant à Washington depuis 1991, a lancé une pétition appelant les services de cartographie en ligne à mettre à jour leurs cartes afin d'y inclure la nouvelle nation. Au 23 septembre, plus de 1.600 internautes l'avaient signée.
«L'inclusion du Soudan du Sud va donner de la fierté au peuple de cette nouvelle nation, ainsi qu’un sentiment d'appartenance, en tant que citoyens d'une nation souveraine sur la carte», a déclaré Mabusu.
Google Maps est la première de ces sociétés à mettre à jour ses cartes. Navteq, qui devrait fournir les données cartographiques à Yahoo! et Mapquest, a indiqué être «en train d'évaluer les plans».
«J'espère que maintenant que Google a officiellement reconnu le Soudan du Sud sur ses cartes, les autres grands services de cartographie en ligne vont rapidement lui emboîter le pas», déclare le journaliste soudanais.
Le jour même de l’indépendance, déjà, les internautes impatients demandaient à Google de réagir.
Daniel Mabasa, community manager à Google, expliquait alors:
«Nous travaillons dur pour nous assurer que nos cartes sont les plus précises possibles, et nous nous efforçons de refléter au mieux la réalité du terrain [...] Suite à la déclaration formelle d’indépendance du Sud Soudan, nous sommes en train de mettre à jour notre carte et les informations sur les frontières de la région».
Il faut environ trois semaines à Google pour cibler les frontières d’un nouvel Etat, mais le délai s’est allongé pour le Soudan du Sud du fait de sa situation géopolitique complexe et du manque de données géographiques précises sur place.
Afin d’établir des cartes détaillant les routes ou des points de repère comme les hôpitaux et les écoles, l’équipe de Google MapMaker a organisé deux rendez-vous en avril 2011, en partenariat avec avec la Banque mondiale et l’Institut des Nations unies pour la Formation et la Recherche (Unitar/Unosat).
Diaspora soudanaise, mais aussi volontaires travaillant au Soudan ont été formés à l’utilisation de Google MapMaker:
L’objectif: «contribuer aux efforts de cartographie en cours avec leurs connaissances locales, plus particulièrement autour des infrastructures sociales», indique France Lamy, chef de projet à Google.