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Un «Tam-Tam» pour aider la Corne de l’Afrique?
Depuis le début de la crise alimentaire dans la Corne de l’Afrique, on avait assez peu entendu les artistes et les intellectuels africains. C’est dorénavant chose faite, signale ONE, l'organisation américaine de luttre conre l'extrême pauvreté et la pandémie de sida.
En effet, sur l’initiative de Bono, le leader engagé du groupe irlandais U2, des chanteurs et intellectuels du continent ont lancé un appel à l’action en faveur de la Corne de l’Afrique. Le message est directement adressé aux chefs d’Etat et de gouvernements réunis à New York dans le cadre de la 66e assemblée générale des Nations unies.
ONE précise qu’une soixantaine de musiciens, chanteurs, stylistes, journalistes, producteurs et intellectuels ont posé leur signature au bas du plaidoyer adressé aux dirigeants de la planète. Un message décrit comme un véritable «cri du cœur» pour sauver les 13,3 millions de personnes touchées par la famine et la sécheresse dans la Corne de l’Afrique.
Parmi les signataires, des noms bien connus sur le continent et dans le monde entier pour leur implication dans les œuvres sociales, comme la Béninoise Angélique Kidjo, le Sénégalais Youssou Ndour, l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly ou encore le Sud-Africain Hugh Masekela.
«Nous vous écrivons dans l’urgence, pour implorer vos cœurs et vos têtes», indiquent-ils dans leur message.
Les artistes engagés proposent trois mesures pratiques:
«Tout faire pour lever le maximum de fonds pour l’aide d’urgence nécessaire dans la Corne de l’Afrique.
Investir dans les solutions à long terme pour la productivité agricole et la sécurité alimentaire.
Reconnaître et remédier aux défaillances de gouvernance régionale et nationale qui ont transformé une sécheresse en famine.»
Cette mobilisation revêt une importance cruciale alors que près de 30.000 enfants sont déjà décédés depuis le mois de juin 2011 en Somalie, dans le sud de l’Ethiopie et dans le nord du Kenya, du fait de la famine et de la sécheresse. Mais elle reste encore très faible comparée à l'opération «Tam-Tam pour l’Ethiopie» en 1984.
Cette année-là, au plus fort de la terrible famine dans le pays, le musicien camerounais Manu Dibango enregistre, avec une trentaine de musiciens africains, l’album Tam-Tam pour l’Ethiopie, dont les recettes seront entièrement reversées aux victimes de la sécheresse.