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Abdelaziz Bouteflika / Reuters
Abdelaziz Bouteflika / Reuters

Algérie: Bouteflika parle, mais c'est pour mieux se taire

Sa toute récente sortie médiatique a rajouté du flou quant à son avenir politique.

Abdelaziz Bouteflika a fait une tonitruante sortie médiatique à travers son message adressé aux Algériens à l’occasion de la journée nationale du Chahid. L’actuel président de la République a dénoncé clairement une «guerre médiatique» livrée contre l’Etat algérien, ses institutions politiques et militaires.

«Le Département du renseignement et de la sécurité, en tant que partie intégrante de l’Armée nationale populaire, doit continuer à exécuter  ses missions et attributions», a-t-il déclaré à ce propos, tout en assurant que «nul n’est en droit d’attenter aux fondements de l’édifice républicain  ni aux acquis». «Nul n’est en droit, quelles que soient ses responsabilités, de  se placer au dessus des dispositions de la Constitution et des lois de la République», a-t-il averti sur ton sévère.

Bouteflika a réagi sans aucun faux-fuyant à cette guerre de clans dont les dégâts ont atteint le sommet de l’Etat.

«L’heure n’est plus à l’insulte et aux invectives», appelant à la nécessité de «se concentrer  sur ce qu’il y a de mieux pour notre nation», a-t-il dit.  «Ces quelques rappels ont pour objectif de réaffirmer clairement que,  contrairement aux allégations et aux spéculations rapportées par voie de presse  au préjudice de la stabilité de l’Etat et de l’Armée nationale populaire, le  Département du renseignement et de la sécurité reste pleinement mobilisé pour  la bonne exécution des missions qui lui incombent, à l’instar des autres composantes de l’Armée nationale populaire», a précisé, en outre, le président de la République.

Abdelaziz Bouteflika s’est donc exprimé publiquement au sujet de cette atmosphère électrique qui a suscité un véritable malaise national. Ceci dit, Bouteflika a évité de parler de son avenir politique et n’a nullement abordé sa probable candidature à l’élection présidentielle d’avril 2014. Il s’est juste contenté d’affirmer qu’il fait confiance à la «maturité politique des Algériens» qui sauront choisir leur président en toute transparence. Cela signifie-t-il qu’il n’envisage pas de se représenter pour un 4e mandat successif? Rien ne permet de le dire, car il lui reste encore quelques jours pour retirer les formulaires de souscription de signatures individuelles et faire officiellement son annonce de candidature à l’élection présidentielle.

Abdou Semmar

Cet article a d’abord été publié sur Algérie Focus

Abdou Semmar

Journaliste à Algérie Focus

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Abdelaziz Bouteflika

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