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Algérie: cette guerre des clans autour de Bouteflika qui n'en finit pas

La politique en Algérie devient surprenante, et dans les autres pays on s'en étonne. Les révélations fracassantes de Amar Saâdani sur le Général Toufik ou encore de Hicham Aboud à propos de la vie de Saïd Bouteflika, ont été très commentées en Algérie mais aussi à l'étranger. Les médias, ou les réseaux sociaux s'étonnent d'un tel retournement de situation à quelques mois de la présidentielle d'avril 2014

La fameuse guerre des clans n'a pas forcément fait réagir tous les médias étrangers. Eloignés de ces enjeux politiques, quelques journaux et télévisions ont tout de même traité l'information. Par exemple France 24, sur son site s'interroge sur cette guerre des clans. Dans un article titré : « La guerre des clans s'envenime en Algérie », la télévision française reprend les faits qui ont secoué le pays de la publication de la lettre aux réactions d'Hichem Aboud et Saïd Bouteflika, pourtant si silencieux depuis des années. France 24 qui tente de ne pas prendre parti estime toutefois, « bien qu'Abdelaziz Bouteflika n'ait encore fait part de son intention de briguer un nouveau mandat à la tête de l'Algérie, la campagne pour la présidentielle d'avril a bel et bien commencé. Dans un climat des plus délétères. »

Du côté de RFI on s'intéresse à la bataille des forces algériennes, à travers le conflit Saâdani-Général Toufik. 

La radio fait parler un expert, William Jordan, un ancien diplomate américain, qui explique que le DRS a de moins en moins d'influence en Algérie, "il a perdu son pouvoir et son statut de force politique indépendante", explique l'expert. Cet épisode est perçu par l'expert comme le symbole d'un conflit de longue date entre la présidence et le DRS.

De même chez la chaîne américaine FOXNEWS, qui rappelle cette information sur son site internet.  Le site évoque brièvement ce vieux conflit au sommet qui a fini par éclater. Sans trop s'impliquer FOXNEWS, se contente de rappeler les faits et les déclarations de Saâdani.

Les internautes étrangers s'offusquent

Sur le web, l'information n'est pas passé inaperçue et les internautes ont du mal à saisir ce « déballage médiatique ». Ce sont surtout les internautes français qui s'étonnent, notamment les français d'origine algérienne, qui suivent de près l'actualité algérienne sans forcément en comprendre les tenants et les aboutissants.

En dehors du web, les étrangers qui s'intéressent à cette affaire sont surtout les personnes liées à l'Algérie. Interrogés des Français d'origine algérienne expliquent suivre de loin cette bataille médiatique entre les clans algériens. Toutefois il est à noter que parmi toutes les révélations, ce sont surtout celles qui concernent la vie privée du frère du Président qui marquent nos compatriotes de l'étranger. Notamment les soupçons portés sur sa sexualité, alors que la lettre d'Hicham Aboud évoque d'autres pans du passé de Saïd Bouteflika.

"Lancer de telles accusations avec une lettre, c'est très grave. D'autant plus qu'elles sont très graves. En revanche, cette lettre me fait  quand même douter de Saïd Bouteflika, que je trouve désormais étrange. En réalité je ne savais rien sur son frère auparavant. Sa lettre nous a permis de s'intéresser à lui", estime Sonia, qui habite à Paris. "Je pense qu'Hicham Aboud a fait ça pour qu'on s'intéresse à lui et à son livre. Mais d'un côté je trouve étrange qu'une telle publication, si elle dérange tant le frère du Président, soit parvenue à être publiée. Si Saïd Bouteflika voulait bloquer ces révélations gênantes il y serait parvenu», ajoute notre interlocutrice.

Latifa, française d'origine algérienne estime de son côté, que les détails de la vie de Saïd ne sont pas vraiment intéressants. "J'ai lu les commentaires sur les sites d'information, et eux-mêmes le disent, la vie de Saïd ne nous intéresse pas. En revanche concernant les autres accusations s'il s'avère qu'il commis des délits ou crimes graves il devrait être inculpé. Et si jamais les preuves éclatent et que personne ne fait rien ça risque de réveiller de nombreuses failles du système judiciaire", estime Latifa.

De la guerre des clans, toutefois, peu d'étrangers, que ce soit dans les médias comme sur les réseaux sociaux, évoquent ou analysent l'attaque d'Amar Saâdani à  l'encontre du Général Toufik. Cette bataille politique là intéresse moins les étrangers, car elle est plus complexe. La tendance est plutôt au commentaire de la lettre de Hicham Aboud. S'en prendre directement au frère du Président, dont on dit qu'il conseille directement Abdelaziz Bouteflika lui-même, prend une dimension importante pour les étrangers.

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