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Centrafrique: le gouvernement de transition n'a pas le droit à l'erreur
Successeur de Michel Djotodia, Alexandre-Ferdinand Nguendet, a la lourde tâche de ramener le pays vers la paix.
C’est fait. Après la démission forcée de Michel Djotodia et de son Premier ministre Nicolas Tiangaye, la Cour suprême vient de constater la vacance du pouvoir en Centrafrique. Et conformément à la loi fondamentale du pays, c’est le président du Conseil national de transition (CNT), Alexandre-Ferdinand Nguendet, qui assume l’intérim pendant les quinze jours qui suivent à l’issue desquels un nouveau président de la transition doit être élu.
D’ores et déjà, les consultations ont commencé et on attend de connaître le nouveau maître de Bangui, qui aura la lourde tâche de recoller les morceaux dans un pays où tout est en ruines. En effet, la première bataille qu’il faudra coûte que coûte gagner est celle de la sécurité en mettant fin aux affrontements quotidiens qui opposent les musulmans et les chrétiens par milices interposées.
En tout cas, il y a de quoi espérer quand on revoit ces images frappantes où des éléments de la Séléka, sous les auspices des forces françaises de l’opération Sangaris, acceptent de fraterniser avec des anti-balaka à Bangui. Toute chose qui, naguère, relevait d’une simple vue de l’esprit, tant la haine avait atteint un degré à nul autre pareil.
Tout porte à croire que la démission de Djotodia permettra à la Centrafrique de retrouver son calme d’antan, puisqu’ils sont nombreux des soldats de l’armée régulière, qui, à l’appel du président de la transition, ont commencé à regagner les casernes qu’ils avaient désertées depuis le 24 mars dernier suite au déferlement des éléments de la Séléka sur Bangui.
C’est tout à l’honneur du président de la transition qui, s’il est vrai qu’il n’a pas encore totalement mis fin à la violence, aura à tout le moins, un tant soit peu, réussi à décrisper l’atmosphère; chose que son prédécesseur n’a pas réussie en huit mois. Aux membres du CNT donc de faire preuve de discernement en opérant un choix judicieux.
Pourquoi ne pas confirmer Alexandre-Ferdinand Nguendet dans ses fonctions dans la mesure où, depuis son arrivée au pouvoir, la situation va de mal en pis? En tout cas, la balle est dans le camp, du CNT. Il n’a pas droit à l’erreur dans son choix, car l’avenir de la RCA en dépend. Il doit s’élever au-dessus de toutes considérations et ne viser que l’intérêt, rien que l’intérêt du peuple centrafricain qui a déjà trop souffert de l’incurie de ses dirigeants. De toute évidence, il faut tout faire pour tourner définitivement la page Djotodia.
Cet article a d'abord été publié dans Le Pays