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Comment sauver les bébés phoques en Namibie

Qui dit chasse au phoque pense souvent au Grand nord canadien. Pourtant, chaque année, des dizaines de milliers de phoques sont tués pour leur fourrure sur… les plages de Namibie.

Pour mettre un terme à ce massacre, le gouvernement du président Hifikepunye Pohamba a invité le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) à participer à une réunion sur l’avenir de la chasse aux phoques, mardi 20 septembre. Une première. Avec ce geste, l'IFAW espère que la Namibie suivra la voie de l'Afrique du Sud, qui a déjà interdit cette pratique.

«La chasse commerciale au phoque en Namibie est considérée comme la plus cruelle au monde», explique Jason Bell-Leask, Directeur du bureau d'IFAW en Afrique du Sud.

ATTENTION, IMAGES CHOQUANTES

ATTENTION, IMAGES CHOQUANTES

Jusqu'à présent, le gouvernement autorise la chasse au gourdin entre juillet et novembre, lorsque débarquent sur les côtes les petits mammifères:

«Chaque année, des bébés otaries non sevrés continuent d'être regroupés et battus à mort en Namibie, ce que condamnent de nombreux vétérinaires et scientifiques du monde entier» a déclaré Sheryl Fink, directrice du Programme phoques d'IFAW.

Selon les associations de protection des phoques, ce serait même le second plus grand massacre de mammifères marins au monde, avec près de 90.000 animaux éliminés chaque année.

Mais un nouvel argument de poids pourrait convaincre les autorités namibiennes de faire cesser la boucherie: selon une étude récente commandée par plusieurs ONG de défense des animaux, les phoques valent beaucoup plus vivants, que morts.

Il suffit de comparer les revenus de la chasse avec ceux de l’écotourisme. En 2008, la chasse aux phoques a rapporté seulement 375.000 euros à la Namibie, bien moins que l’observation des phoques, qui elle a généré 1,5 million d’euros en dépenses touristiques directes au cours la même période:

«L'écotourisme est une partie croissante de l'identité de la Namibie, mais les touristes seront choqués d'apprendre que le phoque qu’ils photographient un jour peut être matraqué à mort le lendemain matin. Pour le gouvernement, il y a un intérêt économique évident à protéger ces animaux», affirme Claire Bass, de la Société mondiale pour la protection des animaux (WSPA).

Lu sur IFAW, Bikyamasr