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CHAN 2014: Libye - Ghana en finale !
Les deux équipes ont respectivement vaincu le Zimbabwe et le Nigeria aux tirs aux buts en demi-finale.
Ce fut peut-être la dernière victoire politique de Nelson Mandela. Un énième cadeau fait à la nation Arc-en-ciel, arraché aux termes d’une campagne de lobbying féroce. Six ans avant que le coup d’envoi de la Coupe du monde 2010 soit donné, le héros de l’indépendance brandissait le trophée, pour l’offrir à son peuple. Ce n’était que l’organisation, que le comité exécutif de la FIFA (Fédération internationale de football Association) venait de confier à l’Afrique du Sud en ce 15 mai 2004, mais il semblât que la partie était déjà remportée.
Nelson Mandela soulevant le trophée après l'annonce de l'attribution de la Coupe du monde à l'Afrique du Sud en mai 2004. REUTERS
L’espace d’un mois, le pays hôte imposa son rythme à un monde étourdi par le sifflement des vuvuzela. Quatre ans plus tard, il se prépare à accueillir l'Afrique du football dans un silence assourdissant. Du 11 janvier au 1er février, les stades immaculés construits pour le Mondial risquent de sonner bien creux au moment de recevoir les seize équipes qui participent au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN). La compétition, créée en 2008 et organisée tous les deux ans, peine à susciter l’intérêt d’un continent qui a les yeux rivés sur le football européen.
Surtout, elle demeure le parent pauvre de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), dont la renommée n’est plus à faire. Conçue comme un instrument au service du développement du football africain, la CHAN met aux prises des joueurs qui évoluent tous à domicile, quand la CAN fait la part belle aux Africains en exil. Une diaspora dont la renommée irradie la compétition, à l’image de Didier Drogba ou de Samuel Eto’o dont chaque retour au pays est attendu comme le messie.
Faute de bénéficier de telles stars et de l’aura médiatique qui les accompagne, le CHAN peine à tirer la couverture médiatique à elle. Pourtant l’intérêt de l’événement commence à être souligné non plus seulement par ses organisateurs, mais aussi par les acteurs du football continental. Plus équilibrée que la CAN, le CHAN est généralement considéré comme la vitrine des championnats locaux, dont la qualité est souvent mésestimée.
RDC - Cameroun lors de l'édition 2011 du CHAN. REUTERS/Stringer
«C’est un merveilleux outil au service du football continental, s’enthousiasme Kalusha Bwaly, le président de la Fédération zambienne de football. Tous ceux qui y ont participé en 2009 comme en 2011, joueurs, entraîneurs et observateurs sont unanimement d'accord. Il doit favoriser le renforcement des compétitions dans chacun de nos pays. Il est déjà un objectif pour nos footballeurs, un peu trop délaissés à l’heure de l’établissement de la sélection nationale A».
Même son de cloche chez Sallas Tetteh, sélectionneur de l’équipe rwandaise:
«Ceux qui ont moqué ou combattu l’idée doivent se raviser. C’est une très bonne initiative pour l’évolution du football africain. Mon équipe était pratiquement la même que la sélection A et l’expérience a été vitale.»
Pourtant ce succès sportif peine encore à convaincre les médias et certains responsables nationaux qui doutent de l’opportunité d’une compétition qui ne figure même pas sur le calendrier officiel de la FIFA.
Ainsi, trois grands clubs sud-africains, les Orlando Pirates, l’Ajax Cape Town et Amazulu, ont refusé de laisser partir leurs joueurs pour l’équipe nationale au prétexte que des matchs de championnats devaient se dérouler aux mêmes dates que ceux du CHAN, imitant ainsi certains clubs européens qui interdisent à leurs joueurs africains de se rendre à la CAN. Au grand désarroi du sélectionneur Gordon Igesund, pour qui la réussite des Bafana Bafana est «indispensable pour l’audience du CHAN.»
Une fois le coup d'envoi donné, le 11 janvier 2014, les seizes équipes partageront donc deux ambitions. Celle de soulever le trophée, qui fait rêver le portier sud-africain Itumeleng Khune, «là pour écrire l’histoire», et qui avait permis aux tunisiens «d'apporter le bonheur et la joie aux gens qui ont libéré la Tunisie» lors de leur victoire de 2011; mais aussi celle de montrer aux instances régionales et internationales que la qualitié du tournoi mérite un peu plus d'intérêt et d'encouragements.
Les groupes : (cliquez sur une équipe pour découvrir son effectif)
GROUPE A: Afrique du Sud, Mali, Nigeria, Mozambique
GROUPE B : Zimbabwe, Ouganda, Burkina Faso, Maroc
GROUPE C: Ghana, Libye, Ethiopie, Congo-Brazzaville
GROUPE D: RD Congo, Gabon, Burundi, Mauritanie
Premier tour :
Afrique du Sud 3-1 Mozambique
Mali 2-1 Nigeria
Zimbabwe 0-0 Maroc
Ouganda 2-1 Burkina Faso
Ghana 1-0 Congo
Libye 2-0 Ethiopie
RD Congo 1-0 Mauritanie
Gabon 0-0 Burundi
Afrique du Sud 1-1 Mali
Nigeria 4-2 Mozambique
Zimbabwe 0-0 Ouganda
Burkina Faso 1-1 Maroc
Ghana 1-1 Libye
Ethiopie 0-1 Congo
RD Congo 0-1 Gabon
Burundi 3-2 Mauritanie
Nigeria 3-1 Afrique du Sud
Mozambique 1-2 Mali
Burkina Faso 0-1 Zimbabwe
Maroc 3-1 Ouganda
Ethiopie 0-1 Ghana
Congo 2-2 Libye
Burundi 1-2 RD Congo
Mauritanie 2-4 Gabon
Groupe A
1. Mali, 7 points
2. Nigeria, 6 points
3. Afrique du Sud, 4 points
4. Mozambique, 0 point
Groupe B
1. Maroc, 5 points
2. Zimbabewe, 5 points
3. Ouganda, 4 points
4. Burkina Faso, 1 point
Groupe C
1 Ghana, 7 points
2. Libye, 5 points
3. Congo, 4 points
4. Ethiopie, 0 point
Groupe D
1. Gabon, 7 points
2. RD Congo, 6 points
3. Burundi, 4 points
4. Mauritanie, 0 point
Quarts de finale :
Mali 1-2 Zimbabwe
Maroc 3-4 Nigéria
Ghana 1-0 RD Congo
Gabon 3-5 Libye
Demi-finales :
Zimbabwe 0-0 (4 tab à 5) Libye
Ghana 0-0 (4 tab à 1) Nigeria
Finale :
Libye (1er février) Ghana
Servan Le Janne