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Égalité hommes-femmes en Tunisie: on en veut davantage
La nouvelle Constitution tunisienne va consacrer l'égalité entre les hommes et les femmes. Mais ce n'est pas assez. Et surtout, ce n'est pas écrit comme ça.
La Tunisie était déjà, jusqu’ici, le seul pays du Maghreb à interdire la polygamie. Il sera désormais le seul du monde arabe à inscrire dans la Constitution, l'égalité entre les hommes et les femmes. La disposition vient d’être approuvée par les députés chargés d’adopter une nouvelle Constitution d’ici le 14 janvier 2013.
Même si les droits des femmes avaient semblé sérieusement mis en difficulté, il y a quelques mois, au travers de quelques propositions des islamistes d’Enhhada, la future loi fondamentale tunisienne prévoit une égalité «sans discrimination»:
«Tous les citoyens et les citoyennes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune», souligne l’article.
Cette disposition est tout de même critiquée par des observateurs et plusieurs organisations des droits de l’homme, dont Human Rights Watch et Amnesty International. Ces ONG dénoncent le fait que les principes d’égalité entre hommes et femmes ne soient pas clairement énoncés. Elles regrettent aussi que la non-discrimination devant la loi «pour des raisons de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou autre» ne soit pas inscrite dans la Constitution.
Les féministes tunisiennes se sont tout de mêmes félicitées de cette avancée.
«C'était notre revendication et c'est une victoire», a déclaré Ahlem Belhaj, l'ex-présidente de l'Association tunisienne des femmes.
Si beaucoup reste à faire en matière d’égalité entre les hommes et les femmes, la Tunisie est, depuis 1956, le pays arabe accordant le plus de droits aux femmes.
La nouvelle Constitution qui doit être adoptée d’ici le 14 janvier prévoit donc dans l'esprit, une égalité entre hommes et femmes. Sauf que le poids d'Ennhada a empêché que cela s'écrive de cette façon.
Slate Afrique
La rédaction de Slate Afrique.
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