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Bernard Kouchner et les terribles démons de la Françafrique
L'ancien ministre français des Affaires étrangères a commis un lapsus qui en dit long sur ses rapports avec la Françafrique.
Les lapsus sont-ils toujours porteur d’un message caché? C’est la question qui se pose après avoir écouté l’interview de Bernard Kouchner ce lundi sur la chaîne française BFMTV. Alors qu'il répond aux questions de la chaîne d'info sur la situation en Centrafrique, l'ancien minsitre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy confond superbement la Centrafrique et la Françafrique.
Bernard Kouchner connaît sur le bout des doigts les relations entre la France et ses anciennes colonies. Et c’est donc pour son expérience et, d'une certaine façon, son expertise qu’il est souvent amené à jouer les consultants dans les médias. Le problème, c'est souvent à double tranchant. Et ce lundi matin, les choses dérapent au travers d'une question sur une éventuelle implication des Britanniques en République centrafricaine.
«M. Cameron et les Anglais… Ce qui aurait été bien, c’est qu’ils viennent avec nous en Françafrique», a déclaré l’ancien ministre.
Centrafrique: le lapsus de Bernard Kouchner... par BFMTV
Un lapsus qui est depuis interprété de différentes façons dans les médias. Si pour le Figaro c’est un lapsus gênant, Europe 1 va plus loin et parle d’une erreur de taille. Une bavure qui nous ramène aux relations qu’entretenait Bernard Kouchner avec les dirigeants africains, mais surtout il est indissociable de ce fameux rapport mandaté par le gouvernement gabonais.
Le French Doctor avait touché en 2004 la somme 2,6 millions pour un rapport de 107 pages contenant 17 annexes co-rédigé par trois autres personnes, relatait Rue 89. Censé évaluer le système de santé gabonais, les conclusions et la consistance de ce dossier réalisé par Bernard Kouchner et ses collaborateurs avait plutôt été perçu comme un bakchich. Plus récemment, c'est en Guinée qu'il a exercé ses talents de consultant en prodiguant de judicieux conseils à «son ami» de longue date Alpha Condé, «plus ou moins bénévolement», rappelle France Info.
En évoquant la Françafrique au moment où la France est en mission en Centrafrique, Bernard Kouchner a ravivé les doutes des Français qui pensent qu’il y a un autre enjeu que la paix qui se cache derrière l’opération Sangaris.
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