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Les migrants africains d'Israël occupent Tel Aviv
Plus de 30.000 sans-papiers se sont rassemblés à Tel Aviv pour protester contre les les mauvais traitements que leur infligent les autorités israéliennes.
Ils étaient quelques centaines à s’être rassemblés devant le siège de la Knesset, le parlement de l'Etat hébreux, à Jérusalem, pour dénoncer la détention des migrants africains en situation irrégulière le 17 décembre 2013. Dispersés par les forces de l’ordre et éconduits par le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, ils ont fait front dimanche 5 janvier 2014 en marchant sur Tel Aviv. Du parc Levinksy à la place Yitzhak Rabin, prise d’assaut par leurs pancartes, ils ont protesté en silence contre l’incarcération extrajudiciaire des sans-papiers.
#Israël: plus de 30.000 migrants africains manifestent à Tel-Aviv http://t.co/EeCP9iZ7A4 #AFP pic.twitter.com/3FbCgHoikW
— Agence France-Presse (@afpfr) 5 Janvier 2014
Depuis la promulgation de la loi du 10 décembre 2013, qui autorise les autorités israéliennes à interner les réfugiés dans le centre de Holot pendant un an sans les juger, la colère des 60.000 Africains qui résident en Israël n’a fait que gonfler, catalysant peu à peu les ressentiments à l'encontre du climat de xénophobie qui règne en Israël. Aux termes de trois journées de grève, plus de 30.000 demandeurs d’asiles ont clamé leur droit à «être traités comme des êtres humains», selon les mots de Daoud, un Érythréen entré illégalement en Israël il y a quatre ans.
amazing march in complete silence. no shouting at all. impressive #fb pic.twitter.com/RT8lUiq4KT
— Richard C. Schneider (@rc_schneider) 5 Janvier 2014
Pour Davit, un autre Erythréen qui prenait part à la manifestation, les étrangers en situation irrégulière sont assimilés à des criminels:
«Pourquoi les autorités parlent de "prison ouverte" pour désigner Holot alors que le centre est dans le désert, loin de la ville et est géré par le service pénitentiaire? s’enquiert-il au quotidien israélien Haaretz. Ceux qui y résident nous appellent en pleurant pour dire qu’ils n’ont aucune liberté. Ces dernières semaines, un grand nombre de réfugiés a été chassé des rues par les autorités israéliennes. Nous craignons de devoir quitter nos foyers.»
Après que la municipalité de Tel Aviv a accordé le droit à des sans-abris de s'installer dans un parc de Tel Aviv, des habitants du voisinage s'en sont pris aux tentes montées par des migrants africains.
Le centre en question, dont la capacité est de 3.000 personnes est voué à être agrandi pour recevoir plus de 10.000 réfugiés, note Libération. Ses résidents sont libres de leurs mouvements pendant la journée mais doivent impérativement y passer la nuit. Sa mise en place s’inscrit dans un ensemble de mesures visant à réduire le nombre de migrants africains en territoire israélien comme l’érection d’un mur à la frontière égyptienne achevé début 2013 et les mesures d’expulsion des Soudanais prises à l’été 2012.
Bien décidés à faire fléchir le gouvernement, qui a annoncé vouloir faire respecter la loi, les protestataires ont repris la place Rabin lundi pour une deuxième journée de mobilisation.
Lu sur Haaretz