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Dans l'enfer des camps de réfugiés du Soudan du Sud
Les tensions ethniques ravivées par les antagonismes politiques rendent les conditions des réfugiés intenables.
Le combat des chefs continue au Soudan du Sud, entre le président Salva Kiir et son ancien premier ministre Riek Machar, qui se renvoient la responsabilité de la mutinerie du 15 décembre 2013 à l’origine des violences qui meurtrissent le pays. Alors que les médiateurs de l’Afrique de l’Est, réunis au sein d’une Autorité intergouvernementale pour le Développement (IGAD), ont exhorté les deux parties à trouver un terrain d’entente avant le 31 décembre, les manœuvres militaires se poursuivent, chaque conquête territoriale pouvant être exploitée à la table des négociations.
Après avoir repris la ville de Bor, mardi 24 décembre, et revendiqué le contrôle de Malakal le vendredi suivant, les officiels sud-soudanais se sont déclarés favorables à la proclamation d’un «cessez-le-feu». Mais Riek Machar, suspecté de commander les milices de l’ethnie Nuer qui menacent Bor d’une nouvelle attaque, pose plusieurs conditions à la signature d’un accord parmi lesquelles la libération de ses alliés. Or le gouvernement refuse de relâcher trois des onze détenus rebelles et pose comme préalable l'arrêt des combats.
Les négociations sont d’autant plus sensibles que plusieurs zones de l’Est et du Nord sont encore en proie aux hostilités et font face à une situation humanitaire alarmante. D’après les chiffres du Bureau des Nations unies pour la coordination de l'aide humanitaire (OCHA), les affrontement auraient conduit 121.600 personnes à quitter leur domicile. Au nord de Malaka, toujours disputée par les milices, ils sont 22.000 à avoir trouvé refuge dans un camp des Nations Unies rapporte le New York Times.
Parmi eux, des membres des deux ethnies principales, Nuer et Dinkas —auxquelles appartiennent respectivement Riek Machar et Salva Kiir— multiplient les accrochages:
«Dans deux jours, les gens vont commencer à se battre à l’intérieur même du camp», s'inquiète Hoth Gatkuoth qui y a trouvé refuge. Les tensions ethniques, ravivées par les antagonismes politiques, rendent la situation des réfugiés encore plus dramatique.
Lu sur The New York Times et Jeune Afrique