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Les tirs de joie interdits à Tripoli

En Libye, malgré la chute de Mouammar Kadhafi, les coups de feu n'ont pas cessé à Tripoli. Afin d'exprimer leur enthousiasme, les rebelles continuent en effet de tirer en l’air.

Sauf que la population ne supporte plus ces manifestations de joie, indiquaient Les Observateurs de France 24, le 16 septembre. Depuis le début du conflit, le pays grouille d’armes, souvent distribuées à la va-vite aux rebelles. Et nombre de combattants anti-Kadhafi s’adonnent à cette pratique dangereuse.

Car les tirs de joie ont déjà fait de nombreux décès ainsi que des blessés. Au début du mois, un enfant d’un an est mort à cause d'une balle perdue. Il y a cinq jours, Abdul Aziz, 11 ans, a été touché à la tête. Le docteur Mohamed El-Alem, de la clinique de Tripoli, raconte les faits à la chaîne chinoise CCTV:

«C'est à cause de ces tirs de célébrations. Il était juste là pour célébrer avec sa famille au centre-ville quand une balle est retombée sur sa tête et elle a causé de gros dégats. Il a dû être opéré d'urgence, il souffrait d'une fracture du crâne et du sang coûlait dans son cerveau. C'était juste des tirs de joie».

Le gouvernement provisoire, le Conseil national de transition (CNT) tente par tous les moyens de lutter contre cette pratique dangereuse. Il a posé des panneaux dans la ville et envoyé des SMS aux habitants de Tripoli leur signalant l'interdiction des tirs de célébration.

Pour le docteur Alhakam Elmomontser, cette politique de prévention montre déjà ses résultats positifs:

«Les premiers jours il y avait environ une centaine de cas, mais maintenant ça baisse, 8 ou 10 cas, quelque chose comme ça».

Mais les coups de feu en l'air continuent à faire des victimes. Freedom Ship, un groupe de jeunes libyens produisant des vidéos éducatives a décidé d’agir. Omar Regi, son fondateur, a ainsi conçu un clip pour sensibiliser la population à ces tirs de joie.

Regi souhaite garder les rues de Tripoli sûres:

«Quand Tripoli a été libérée, je suis allé sur la place des Martyrs tous les soirs pour fêter l’évènement avec mes compatriotes libyens. Au début, mes sœurs et ma mère m’accompagnaient, mais très vite j’ai arrêté de les faire venir car j’ai considéré que c’était trop dangereux. […] On a beau vivre dans un pays du tiers-monde, ce n’est pas une raison pour célébrer un évènement de la sorte.»

Lu sur Les Observateurs de France 24, CCTV