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En Algérie, les moralisateurs et les bien-pensants conservateurs ont acquis une confortable position. Voici l'un des premiers bilans que l'on peut faire de la présidence d'Abdelaziz Bouteflika, selon le journaliste et chroniqueur Kamel Daoud.
Alors que le roi se meurt (pour preuve les dernières images d'Abdelaziz Bouteflika trafiquées par la télévision nationale), Kamel Daoud s'adresse directement à lui, sans détours. Le journaliste reproche au président d'avoir laissé le pays se transformer en contrée où les moralisateurs, forts de leurs médias subventionnés par l'Etat, régissent la société algérienne. Pour preuve, la diffusion d'un reportage décrié sur la chaîne Ennahar dénonçant les mauvaises mœurs des étudiantes dans la cité universitaire.
Extraits.
«L'histoire ne retiendra pas, dans la hâte de ses bilans, les manières dont vous êtes venu ou par lesquelles un jour vous partirez nécessairement, ni les architectures ni les routes ni l'eau dans les robinets mais bien cette lente transformation de ce pays en débâcle et en manipulation.
A quoi a servi votre génération, si à la fin, [vous laissez comme héritage] des confectionneurs qui vont parler à nos enfants de haram, de hallal, de barbes, de voiles, poils et autres misères qui font la caricature de nos peuples dans le reste du monde? A quoi ont servi les gens qui vous ont précédé, si c'est pour se faire suivre par des gens comme ceux d'Ennahar et d'Echourouk?»
Lu sur le quotidien d'Oran