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Des passants dans une rue de Juba, 16 décembre 2013 / Reuters
Des passants dans une rue de Juba, 16 décembre 2013 / Reuters

Soudan du Sud: trop d'étapes ont été franchies pour rebasculer dans le chaos

Il faut tout faire pour stopper les violences au Soudan du Sud, si on veut éviter de le voir replonger dans la guerre civile.

Accusations et démentis se succèdent sur fond de violences ethniques au Soudan du Sud. Alors que le président Salva Kiir dénonçait la sédition de l’opposant Riek Machar lundi 16 décembre, lui reprochant d’avoir provoqué le chaos en fomentant un putsch, l’ex-ministre de l’Education, Peter Adwock, répondait au chef de l'Etat le mercredi suivant, en mettant en cause sa responsabilité dans la mutinerie de l’armée à l’origine des combats.

Dimanche 15 décembre, un accrochage entre membres des tribus Dinka et Nuer de la garde présidentielle a entraîné la capitale Juba, dans un cycle de violences qui s’est rapidement étendu à la ville de Bor, au nord du pays. Tandis que les premiers bilans publiés mercredi 18 décembre faisaient état de plus de 500 morts, Riek Machar, limogé en juillet de la vice-présidence et entré depuis en dissidence, a nié vouloir s'emparer du pouvoir par les armes.

«Ce qui s’est passé à Juba a pour origine une mésentente au sein de la garde présidentielle, ce n’était pas une tentative de coup d’Etat», a rectifié M. Machar au site Sudan Tribune.

Dénonçant les exactions perpétrées contre sa tribu, les Nuer, le général Gadet qui commandait la 8e division de l’armée nationale a fait défection et occupe maintenant la ville de Bor.

«Nos soldats ont perdu le contrôle de Bor au profit des forces de Riek Machar tard mercredi», a admis le porte-parole de l'armée, Philip Aguer. Alors que Juba retrouvait un calme relatif, les tensions se sont propagées vers d’autre Etats du sud du pays, entraînant la fuite de près de 100.000 civils d'après CNN.

«Les deux principaux groupes ethniques, les Dinka et les Nuer, pourraient entraîner le pays dans la guerre civile», s’est inquiété Gérard Araud représentant permanent de la France auprès des Nations unies.

Crédit : Euronews

La situation rappelle celle de 1991, lorsque les troupes de Riek Machar, opposées tant au pouvoir central du Soudan qu’aux forces rebelles du SPLA, s'étaient lancés à l'assaut de la localité de Bor, causant la mort de plusieurs centaines de Dinkas. M. Machar s’était ensuite rapproché des autorités de Karthoum avant de revenir dans le giron séparatiste et de participer au gouvernement, après l’indépendance de juillet 2011.

Le président Salva Kiir a annoncé vouloir sortir du conflit en négociant:

«Je vais m'asseoir avec lui, Riek [Machar], et parler [...], mais je ne sais pas quels seront les résultats des discussions», a déclaré le président, en précisant toutefois que «les gens qui ont tué seront traduits en justice et jugés».

Jeudi 19 décembre, Radio Dabanda annonçait que l’Ouganda se portait volontaire pour superviser les pourparlers.

Lu sur Radio Dabanga et CNN

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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