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Marche des migrants africains vers Jérusalem / REUTERS
Marche des migrants africains vers Jérusalem / REUTERS

La colère noire des migrants africains en Israël

Ils ont marché jusqu'aux portes de Jérusalem pour exiger la reconnaissance de leur statut de réfugiés.

C’est une loi entrée en vigueur le 12 décembre dernier qui a mis le feu aux poudres. Cette dernière autorise l’emprisonnement de clandestins durant un an, sans procès. Une période que les migrants jugent trop longue, dans des conditions toujours plus strictes. C’est donc pour exprimer un mécontentement général, qu’ils ont entamé une marche dimanche des centres de détention dans le sud du pays, allant jusqu’à la capitale israélienne, rappelle  le site Haaretz.

Plus de 100 migrants ont pris de court les services de sécurité des centres de détention, et se sont échappés. Venus pour la plupart d’Afrique, ces immigrés ont bravé l’interdit pour retrouver leur liberté. À l’image d’Abdul Munim, étudiant en ingénierie de 24 ans, en détention depuis son arrivée, il y a 18 mois.

«Les gens étaient déprimés, assis en prison pendant tant de mois… Que sommes-nous censés faire? Si nous sommes d'accord pour être placés dans la nouvelle prison, nous passerons toute notre vie là-bas. Nous voulons apprendre l'hébreu et la culture israélienne. Je veux juste que les gens comprennent que nous sommes aussi des êtres humains», s’insurge le jeune homme.

Après trois jours de marche, accompagnés par des bénévoles qui leur ont apporté des vivres, Abdul et ses compères arrivent enfin à Jérusalem où ils ont manifesté devant la Knesset et la résidence du Premier ministre, Benyamin Netanyahou. Beaucoup plus nombreux qu’au départ, ils ont été rejoints par des personnes telles que Tony Garcia, un haut fonctionnaire de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés.

«Nous sommes préoccupés et nous espérons trouver une solution à cette situation… Nous sommes beaucoup plus à leur écoute et nous verrons bien ce qu’il va en sortir», explique le fonctionnaire international.

Brandissant des pancartes avec comme message:

«Nous sommes des réfugiés, pas des criminels», «Nous sommes en danger, pas dangereux.»

 

 

Ces clandestins cherchent à retrouver une vie normale et à s’intégrer dans ce pays, sans avoir à pointer trois fois par jour dans les centres. Car, aujourd’hui, ils sont plus de 500 à vivre dans ces établissements et la nouvelle loi sur l’immigration devrait alourdir ce chiffre.

Mais le but recherché par l’État hébreux est, la réduction des entrées illégales. D’après le site Israël Magazine, les cibles de cette rationalisation sont les Soudanais et les Erythréens, qui seraient au nombre 53.000, selon autorités israéliennes.

Lu sur Hareetz et Israël Magazine

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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