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L'Afrique, nouvelle terre du polar
Avec histoires désormais ancrées dans le quotidien et les réalités des populations de Douala, Lagos ou Abidjan.
Dans sa dernière parution, le magazine Alternatives Internationales consacre un long article sur a fièvre du polar, qui aurait envahi, explique-t-il, tout le continent africain. Jusqu'ici les histoires que l'on pouvait trouver en librairies n'avaient rien à voir avec le quotidien des habitants de Lagos, Douala ou Abidjan. Or, de plus en plus d'auteurs apparaissent avec des «polars Made in Africa», explique Alternatives Internationales.
Pourtant, dans les années 70 déjà, le Nigérian Kole Omotoso, fait une toute première tentative d'un polar à la sauce locale, avec avec Fella’s Choice. Il s'agit de la «première histoire de détective africain». Mais la véritable naissance du genre se fera véritablement dans les années 80 à 90. Une multitude d’auteurs venant du Sénégal comme Modibo Keita, du Cameroun tel que Jean-Pierre Dikolo ou encore du Congo, à l’image de Jean-Pierre Makouta, vont faire leur apparition.
Les histoires racontées dans leurs ouvrages proviennent de leur imagination, mais restent également en rapport avec la société et le monde dans lequel ils vivent. Ainsi sont évoqués «la misère généralisées et l’irresponsabilité des dirigeants», dans L’Archer Bassari de Modibo Keita, le terrorisme et le racisme dans No Woman No Cry d’Asse Gueye ou encore le trafic d’armes et les empoisonnements.
Autant publiés en Afrique qu’en Occident, les auteurs abordent aussi certains sujets propres à leurs origines, comme le surnaturel. Ces croyances et présages ancrés dans la culture des uns et des autres: «le recours à l’art divinatoire, les pouvoirs protecteurs du marabout et ceux, malfaisants, des sorciers.» Tout cela, exprimé avec humour et sarcasme pour combattre l’injustice et dénoncer les réalités quotidiennes mêlé à une criminalité constante.
Très à la mode, c’est en Afrique du Sud que les polars marchent le mieux. Le pays compte une cinquantaine d’auteurs qui écrivent en anglais, zoulou ou encore en xhosa. Les femmes prennent aussi la plume pour parler de mariage forcer, d’excision ou encore de polygamie.
Lu sur Alternatives Internationales