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Tona Blair et Thabo Mbeki lros d'une conférence à Pretoria en 2007. REUTERS/Siphiwe Sibeko
Tona Blair et Thabo Mbeki lros d'une conférence à Pretoria en 2007. REUTERS/Siphiwe Sibeko

Tony Blair voulait la tête de Mugabe, confesse Thabo Mbeki

Dans un entretien à Al Jazeera, l'ex-président sud-africain Thabo Mbeki accuse Tony Blair d'avoir songé à un putsch contre Mugabe.

L’interview avait tout de l’exercice de style convenu. Mais après une dizaine de minutes d’échanges diplomatiques balisés, Thabo Mbeki rompit avec l’atmosphère feutrée qui régnait dans le salon loué par Al Jazeera pour l’occasion. Alors qu’il invoquait l’impérieuse nécessité de négocier avec certains dirigeants, quand bien même ceux-ci pouvaient être poursuivis par la justice, l’ancien président sud-africain lâcha une petite bombe en direction de Londres.

Interrogé sur son action diplomatique envers Robert Mugabe, Mbeki a accusé l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair, d'avoir ourdi un plan pour évincer le président zimbabwéen au début des années 2000.

«Un chef des forces armées britanniques à la retraite a dit qu’il avait dû résister à la pression de son Premier ministre de l’époque, Tony Blair… Tony Blair lui disait: "Vous devez élaborer un plan militaire pour éliminer physiquement Robert Mugabe"», a déclaré Thabo Mbeki

Le Royaume-Uni, en tant qu'ancienne puissance coloniale, et l'Afrique du Sud, en tant que puissance régionale, jouaient alors un rôle important dans les affaires du Zimbabwe. Mais à en croire Mbeki, leurs positions étaient radicalement opposées quant aux solutions à apporter à la crise politico-économique qui frappait le pays. L’Afrique du Sud fit donc obstacle à la solution militaire:

«Vous venez de Londres, vous n’aimez pas Robert Mugabe pour telle ou telle raison, et vous allez le destituer, ce qui signifie que vous allez placer quelqu’un d’autre à sa place [...] Pourquoi les britanniques devraient-ils décider qui doit gouverner le peuple du Zimbabwe? Donc nous avons dit: non, laissez les zimbabwéens s’asseoir et s’accorder sur ce qu’ils font de leur pays», semble se rappeler Mbeki au cours de l'interview.

En 2007, les tensions entre le régime de Mugabe et Londres culminèrent, la menace d’intervention britannique poussant Harare à mettre ses forces militaires en état d’alerte. La crise diplomatique désamorcée et Tony Blair retourné à la société civile, c’est Pretoria qui s’impliqua pour une médiation entre le président Mugabe et l’opposition de Morgan Tsvangirai.

Les révélations de Thabo Mbeki, reprise par le Guardian, ont été rapidemment démenties par le porte-parole de Tony Blair:

«Tony Blair a toujours cru que le Zimbabwe se porterait mieux sans Robert Mugabe et a toujours plaidé en faveur d’une position ferme [de la communauté internationale] contre lui, mais il n’a jamais demandé à personne d’élaborer un plan ou de prendre part à une quelconque intervention militaire.»

De son côté, Thabo Mbeki par l’intermédiaire de son porte-parole, a annoncé maintenir ses déclarations.

Lu sur Al Jazeera et The Guardian

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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