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Afrique du Sud: peut-on demander à des élèves de décrire une scène de viol?
C'est pourtant l'épreuve étonnante proposée aux candidats au bac d'art dramatique en Afrique du Sud.
Le fait divers qui avait choqué l’Afrique du Sud, il y a 12 ans, a refait surface. Selon le site sud-sfricain News 24, le texte relatant le viol d'un enfant de 9 mois dans un petit village au nord du Cap en 2001, a été le sujet d’une épreuve du baccalauréat d'art dramatique. L’une des consignes imposées était de mettre en scène un viol de bébé de façon théâtrale, «à l'aide d'une miche de pain et un manche à balai».
Choqués et perturbés, certains élèves ont alertés leurs parents qui ont par la suite contacté les médias.
«Tout le monde était choqué que l’on nous pose ce genre de questions. C'était tellement horrible et nous ne savions pas comment y répondre», explique un futur bachelier, d'après la BBC.
Face à l’ampleur du scandale le ministère de l’Education a publié un communiqué dans lequel, il se justifie et tente de minimiser la gravité des faits.
«S'il y a des preuves que les candidats ont été affectés par cette question, la question sera exclue et le système de notation sera ajusté en conséquence… Il n'est demandé à aucun moment que le candidat décrive littéralement le viol d’un bébé de 9 mois.»
Selon le ministère, cela pourrait même avoir un effet positif sur la société.
«En outre, les 12 élèves sont de jeunes adultes qui sont pleinement conscients des problèmes sociaux auxquels est confronté notre pays et l'art dramatique... Ils sont de puissants moteurs pour créer une conscience sociale et de l'éducation sur les questions de société qui doivent être abordées pour apporter des changements.»
Le texte est tiré de l’œuvre de Lara Foot Newton, «Tshepang» (surnom de l’enfant dans la pièce) qui lui-même est inspiré de ce fait divers de 2001. Le scandale déclenché par cette affaire a fait revivre aux Sud-Africains de tristes souvenirs.