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A quoi peut-on reconnaître un membre de Boko Haram?
La secte islamiste sème la terreur au nord-est du Nigeria et dans l'extrême-nord du Cameroun.
Il ne se passe pas une seule semaine sans que la secte islamiste et terroriste nigériane Boko Haram ne fasse parler d’elle. Samedi dernier encore, l’Agence France Presse a fait écho d’une attaque attribuée par la police à un commando de Boko Haram. L’attaque, survenue jeudi dernier à Sandiya, dans le nord-est du pays, a fait 12 morts, indique l’AFP et n’a été connue que samedi, en raison d’une coupure des communications par le gouvernement fédéral nigérian pour tenter de gêner la nébuleuse islamiste.
Un habitant de Sandiya a confié qu’une trentaine de combattants de Boko Haram ont surgi dans le village à bord de plusieurs véhicules «en chantant “Allahu Akbar” (Dieu est grand) et en tirant partout».
«Ils voulaient se venger» car «ils nous accusent de collaborer avec les forces de sécurité pour les traquer», a ajouté ce témoin, dans des propos rapportés par l’AFP.
Boko Haram qui vient d’être classé comme organisation terroriste par les Etats-Unis revendique la création d’un Etat musulman dans le nord du Nigeria, une région dans laquelle il a instauré un véritable climat de terreur. Il en est d’ailleurs de même pour les populations de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, voisine du fief nigérian de Boko Haram.
Dans un reportage de l’Agence France Presse à Maroua, la capitale de cette région septentrionale camerounaise, on peut lire l’angoisse des habitants qui disent ne plus trop savoir à quel saint se vouer. L’inquiétude s’est accrue, explique AFP depuis que la secte a revendiqué le rapt du prêtre français Georges Vandenbeusch survenu dans la nuit du 13 au 14 novembre.
Désormais, apprend-on encore, le doute plane sur tout Nigérian qui traverse la frontière. Mais peut-on facilement reconnaître un Boko Haram? Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord au Cameroun, Augustine Awa Fonka répond qu’i n’a aucun «indice physique pour identifier un Boko Haram». Or, ajoute-t-il, le nombre de Nigérians ayant passé la frontière est de 10.000. Difficile dans ces conditions de savoir qui est qui.
Un imam de Maroua, a ainsi expliqué à AFP que le plus grand danger c’est l’amalgame:
«Humainement, on ne peut pas barrer la route aux réfugiés nigérians. Ce qui serait dangereux, c'est de leur donner d'office l'étiquette de terroriste.»
Par mesure de précaution, les autorités renforcent les contrôles. Mais elles le font avec prudence, par peur de représailles de Boko Haram. Pendant ce temps, au Nigeria voisin, les autorités ont prolongé de six mois l’état d’urgence dans le nord-est du pays.
Slate Afrique avec AFP