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Des Marocains font la queue pour rentrer à Melilla. REUTERS/Youssef Boudlal
Des Marocains font la queue pour rentrer à Melilla. REUTERS/Youssef Boudlal

Immigration: Melilla et ses lames de rasoir pour repousser les migrants

Les lames de rasoir qui surplombent la clôture de l'enclave espagnole ne seront pas retirées.

Cette fois, les conservateurs se sont montrés inflexibles. Après avoir annoncé l’assouplissement des mesures d’austérité mises en place depuis deux ans, le Parti Populaire (PP), au pouvoir en Espagne, a massivement rejeté la proposition de loi des socialistes (PSOE) visant à retirer les lames qui surplombent les clôtures de l’enclave de Melilla.

Ce dispositif mis en place au début du mois de novembre 2013 avait fait l’objet de nombreuses critiques de la part d’associations de défense des droits de l’Homme et avait réuni les partis d’opposition autour d’un front commun. Hier, il a reçu l’agrément d’une majorité de députés, dans un Parlement dominé par le PP et ses alliés.

«Nous ne pouvons pas admettre le retrait, car cela signifierait que le gouvernement fait preuve de passivité voire de négligence», a déclaré la porte-parole du parti conservateur pendant les débats.

De son côté, la gauche avait demandé la «révocation immédiate du dispositif, et le retrait des lames déjà en place» d'après les propos rapportés par Europapress. Elle avait jugé la mesure «inhumaine» s’en prenant vertement à un gouvernement «qui méprise la vie humaine qu’elle défend avec passion en d’autres circonstances

L’Espagne mène depuis longtemps une guerre aux migrants qui tentent d'atteindre la forteresse de Melilla, ce morceau d’Espagne en territoire marocain. En 2007, ce sont les socialistes alors au pouvoir qui avaient installé des «fils de rasoirs» pour dissuader les clandestins de franchir les grilles de l’enclave.

Le gouvernement de Jose Luis Zapatero avait cependant dû se résoudre à faire machine arrière devant le flot de reproches émanant de membres de sa majorité. Le parti de Mariano Rajoy, déjà empêtré dans un scandale de corruption qui éclabousse les institutions espagnoles, a quant à lui décidé de couper court à la controverse.

Lu sur Europapress et Yabiladi

Servan Le Janne

Servan Le Janne est journaliste à Slate Afrique.

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