
mis à jour le
Près de 12 000 algériennes se plaignent chaque année de violence, 261 en sont mortes en 2012. Combien d’autres la subissent en silence et en meurent dans le secret d’une société qui cultive le tabou pour ne pas faire face à ses démons?
La femme est au c½ur de toutes les violences en Algérie. Dans la rue, dans le cadre du travail et jusque dans les foyers.
Face à un code pénal jugé permissif, le Réseau Wassila, coalition de plusieurs associations Algériennes ½uvrant pour une meilleure prise en charge des femmes et des enfants victimes de violences, réclame l’instauration d’une loi spécifique.
Dans le cadre de ses activités de sensibilisation, le réseau organise samedi 23 novembre, une randonnée pédestre à partir de 9H au parc zoologique de Ben Aknoun, à Alger.
Un rassemblement symbolique pour dénoncer l’acharnement que subi la femme algérienne. Des violences sous toutes les formes qui révèlent un malaise social complexe, selon la sociologue Fatma Oussedik, membre du réseau Wassila:
« Dans un contexte où l'accès aux droits est mesuré à chaque Algérienne et chaque Algérien -- droit de se réunir, droit de manifester, droit au logement, droit à un emploi et enfin application des lois -- les femmes sont données en pâture, livrées à un ordre patriarcal qui constitue le lieu du dernier pouvoir masculin lorsque les hommes ont tout perdu et d'abord l'estime de soi ! Cette société est violente, secouée par des conflits au sein des lieux les plus intimes, alors que tous et toutes sont en quête de hnana ( tendresses) et de qima (estime).»
La sensibilisation est précieuse. Samedi, 9H, au parc Zoologique de Ben Aknoun. Rendez-vous est pris!
Fella Bouredji
A lire aussi :
Alger cruelle et si tendre à la fois
Algérie : Quelle nation sans le respect des femmes?
Violence, harcèlement sexuel, quelle justice pour les Algériennes?