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Journée mondiale des toilettes: ne souriez pas, c'est sérieux!
Pour la première fois, les Nations unies célèbrent la Journée mondiale des toilettes. Le thème fait sourire. Mais l'affaire est sérieuse, surtout en Afrique.
«2,5 milliards de personnes dans le monde n'ont toujours pas accès à des toilettes dont 610 millions de personnes en Afrique subsaharienne», révèle le site RFI.
Une situation préoccupante qui a poussé l’ONU a officialiser en juillet dernier cet évènement qui existe déjà depuis 2001. Le but de l’opération est de sensibiliser la population et les gouvernements à cette carence sanitaire, puisque «plus d’un tiers de la population mondiale n’a pas accès à des toilettes».
D’après la World Toilet Organisation, cela causerait la mort de 200.000 enfants chaque année. En Afrique, le Niger, la Tanzanie et la Sierra Leone sont les pays où moins de 14% de la population à accès à des services d’assainissement conformes, selon l’ONG WaterAid. Conséquence, cela représente un frein pour la santé publique et pour le développement.
En Ethiopie alors que 10% de la population avait accès aux latrines au début du siècle, aujourd’hui le chiffre s’élève à 60%. Mais l’installation de toilettes coûte cher et prend du temps. Le pays a donc décidé d' investir 2,3 milliards de dollars pour combler les 40% manquants d’ici 2018.
Au Sénégal, le constat est aussi alarmant: 67% de la population rurale est privée de toilettes. Un bilan qui inquiète Mamadou Diouf, coordonateur du Forum social sénégalais.
«Excusez-moi, mais nous ne sommes que des humains. La fonction des toilettes dans une maison n’est pas un luxe, c’est une nécessité absolue qui répond à un besoin naturel. Il faut donc avoir des toilettes dans les maisons, dans les écoles, parce que les maladies diarrhéiques constituent encore la troisième cause de mortalité infantile!»
Sur le continent, les gouvernements n’octroient que 0,5 % de leur budget à l’assainissement, alors que les cadavres et les maladies se multiplient. Grâce à cette journée, l'ONU espère apporter assez de visibilité à ce problème pour qu’il soit pris au sérieux et que chaque état tente de remédier à ce manque.
Lu sur RFI, World Toilet Organisation et WaterAid