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Les écoles swazies boycottent la rentrée

Les écoles du Swaziland attendront peut-être encore un peu avant de rouvrir leurs portes. La plupart des établissements ont en effet décidé de boycotter la rentrée scolaire, en guise de protestation contre le non-paiement des frais de scolarité des élèves par le gouvernement, a expliqué Charles Bennett, le président de l’Association des directeurs d’écoles, à BBC News le 14 septembre.

Car cette année, le régime de Mswati III n’a pas honoré ses obligations. Raison invoquée: la crise financière qui frappe le pays depuis plusieurs mois et qui a même obligé les autorités à demander un prêt de plus de 200 millions d’euros à l’Afrique du Sud.

Mais toutes ces explications ne semblent pas apaiser l’incompréhension et la colère des Swazis. De violentes manifestations ont eu lieu dans le pays au début du mois de septembre. Des membres de l’opposition ont saccagé des édifices et brûlé des effigies du roi Mswati III. Les manifestants réclamaient entre autre la fin de son règne absolu.

Avec ses treize épouses, le monarque règne de manière autocratique sur le Swaziland depuis 1986. Ses dépenses folles et son train de vie luxueux, alors que 69% des Swazis vivent en dessous du seuil de pauvreté (CIA, 2006), paralysent le territoire et menacent aujourd’hui le bon fonctionnement des écoles, se plaint Charles Bennett:

«Il n'y a pas d'électricité… pas d'eau. Le programme d'alimentation  —qui prend en charge la plupart des élèves— n'existe pas car il n'y a pas d'argent pour acheter de la nourriture. Nous pourrions être à court de matériel, tels que du papier, pour les examens, et de la craie.»

Surtout que, ajoute la BBC, les écoles du Swaziland dépendent fortement des financements publics. En août 2011, l'université du pays n’avait déjà pas effectué sa rentrée académique car le gouvernement avait omis de régler les frais de scolarité des étudiants. Le ministère de l’Education a demandé en vain aux enseignants de suspendre le boycott des cours.

L’Afrique du Sud, à qui le roi a demandé un prêt pour financer les écoles, a exigé avant de décaisser que le régime de Mswati III introduise au préalable des réformes fiscales et démocratiques.

Lu sur BBC News Africa