mis à jour le

En Somalie, un fleuriste cultive l’espoir
Un jeune entrepreneur s'est donné pour mission de refleurir Mogadiscio. Il espère apporter quelques couleurs à la ville décrépie.
Tout, à Mogadiscio, semble d’un autre âge. Marqué par l’usure du temps, et les impacts de balles. Seules les fleurs, dans les boutiques ou les hôtels modestement rénovés font plus neuves que jamais. Mais leur éclat ne suffit pas à raviver le tableau de la capitale somalienne: ces fleurs sont en plastique.
Dans la cité autrefois surnommée « la perle de l’océan indien », meurtrie par plus de 20 ans de guerre civile, un homme souhaite rompre avec le triste des couleurs pastels, raconte le Guardian. Pour changer cette impression de délavé, Mohamed Mohamoud Sheick a d’abord ouvert la première blanchisserie du pays, depuis son implosion en 1991.
Aujourd’hui, le jeune entrepreneur lance une échoppe de fleurs. On y trouve les seules vraies roses de Mogadiscio. Mohamed espère ainsi redonner une touche de gaieté et de romantisme à son pays. Il escompte aussi susciter des vocations. «Je veux que l’argent des riches serve aux enfants, pour que leurs vies évoluent » raconte-t-il au quotidien britannique.
Certes, ses bouquets peinent à masquer l’anarchie qui règne dans les rues. Faire oublier la décomposition d’un Etat marqué par les séparatismes du Somaliland, du Puntland, et du Jubaland, les heurts entre casques bleus et les seigneurs de guerre, et le reflux incessant des Shebabs. Mais les fleurs poussent aussi parmi les ruines.