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La fin du pétrole en Algérie, une question éminemment politique
La compagnie Sonatrach a annoncé la découverte d'un nouveau gisement. Mais cela ne fait que retarder la fin des hydrocarbures estimée à 2030.
Le régime algérien a peut-être gagné quelques années de sursis. En cause, la découverte d'un nouveau champ pétrolifère d'environ 1,3 milliard de barils dans le bassin d'Amguid Messaoud, dans le centre-nord de l'Algérie, rapporte l'agence officiel APS.
«C'est l'une des plus importantes découvertes réalisées par Sonatrach ces vingt dernières années», a déclaré, samedi 26 octobre, le ministre de l'énergie et des mines, Youcef Yousfi.
Selon l'Agence internationale de l'énergie, l'Algérie était en 2011 le quinzième producteur de pétrole à l'échelle mondiale, et le deuxième en Afrique derrière le Nigeria.
Cette nouvelle vient relancer le débat autour de la fin du pétrole en Algérie. Estimée à 2030, la fin des hydrocarbures, attendue par les Algériens désireux de rupture avec le système actuel dont les fondations reposent sur les dividendes gazières, pourrait être reportée. Comme le souligne le chroniqueur algérien Chawki Amari, c'est l'opacité qui prévaut dans ce dossier, comme souvent dans tout ce qui concerne de près ou de loin le pouvoir algérien:
«Est-ce la fin ou le début, le début de la fin ou la fin du début ? Ces questions opaques liées à de la géostratégie de pointe, de la communication-propagande interne et externe génèrent des réponses complexes, comprises entre la géologie et la psychanalyse.»
El le chroniqueur de rappeler la certitude avec laquelle les Algériens doivent compter: la détermination d'un régime à durer, en dépit des maladies, des chaises roulantes et de toutes les inepties qu'il produit.
«Petit calcul, en 2030 Bouteflika sera à son 7e mandat et Ali Benflis toujours candidat à la présidentielle. Seule inconnue: qui poussera la chaise roulante de l'autre?»
Lu sur Le Monde, El Watan