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Le Front national voulait se servir d'Internet pour polir son image, c'est râté
Le parti de Marine Le Pen ne sait que faire de ses membres qui déversent des propos racistes sur leur compte Facebook.
Le parti d'extrême-droite tente d'apparaître comme un parti fréquentable. Mais que faire des membres frontistes qui ne peuvent s'empêcher de déverser des paroles racistes sur leur compte Facebook? Ils sont à contre-courant de la ligne impulsée par Marine Le Pen depuis la présidentielle de 2007: la dédiabolisation.
La dernière affaire en date: une candidate FN a comparé la garde des Sceaux, Christiane Taubira, à un singe. Mais cette énième dérive est la dernière d'une longue liste.
En quelques années, Facebook est devenu un exutoire pour de nombreux sympathisants frontistes, rappelle le site Libération qui consacre un article à ce qu'il appelle «le racisme ordinaire». Dés que la petite phrase est partagée, cela peut aller très vite. Un moindre tweet ou post Facebook peut être rapidement vu par des millions de personnes. Conscient du tort que cela pourrait causer au parti de Marine Le Pen, Steeve Briois, secrétaire général du FN, a adressé une note aux secrétaires départementaux du parti. Il leur demande de redoubler de vigilance vis-à-vis des publications sur les réseaux sociaux des candidats de leur fédération.
«Les responsables du parti sont beaucoup plus attentifs à ce genre de dérapages depuis que Marine Le Pen est à leur tête», décrypte Sylvain Crépon, spécialiste de l’extrême-droite, auteur de Enquête au cœur du nouveau Front national, (Nouveau monde éditions, 2012).
Comme le souligne le site libération, certains thèmes polémiques reviennent souvent: le halal, le voile, la mixité, l'islam. Sans précaution, des élus partagent leurs idées sur ces questions, assorties de commentaires racistes. Ils ont l'impression de s'adresser seulement à leur communauté.
«Une petite pensée pour tous les pauvres petits moutons qui seront sacrifiés aujourd’hui pour une "fête" organisée par des sauvages», écrit Sandrine Ligout, tête de liste à Saint-Priest (Rhône),le 26 octobre 2012.
Pour Sylvain Crépon, «Internet se retourne contre le parti, qui ne peut pas contrôler toutes ses troupes sur la Toile.»
Lu sur Libération