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une expulsion hors du commun

Mille deux cents policiers ont été déployés lundi dernier à El Kala pour filtrer les accès à la promotion immobilière dite «du Sétifien». Cet impressionnant dispositif a été mis en place pour expulser une famille de 5 personnes habitant depuis 1995 la villa n°28 de ce lotissement. La famille d'Amara Keddache, colonel de l'ANP à la retraite, s'était enfermée à l'intérieur menaçant de tout faire sauter si on tentait d'enfoncer la porte. Des négociations entamées par les responsables de la police arrivent cependant à convaincre Amara Keddache, qui ouvre la porte à 9h45 pour se «rendre». Le lourd dispositif est maintenu, car les autres membres de la famille menacent toujours de provoquer une déflagration. Ils finiront par en être dissuadés à leur tour. Arrêtés eux aussi, ils ont été remis en liberté plus tard. Entre-temps, l'huissier de justice a pris possession des lieux et apposé des scellés ; en pure perte puisque le lendemain, mardi, portés par les citoyens, Amara et sa famille se réinstallent dans leur maison. Amara Keddache a refusé de se soumettre à la décision d'expulsion, car cette dernière concerne la villa n°22 et non pas la n°28 qu'il habite. Absurdité administrative qui d'ailleurs est à l'origine de la sourde réprobation de la population. Selon la partie adverse, constituée par Mme Boureghda née Ramoul, et son époux médecin à El Eulma (Sétif), la villa n°22, de la deuxième tranche, tient-on à préciser, et la villa n°28 actuelle n'est qu'une et même construction. Elle réclame,  depuis, son bien, acquis bien avant Amara Keddache. La suite des deux versions verse dans un imbroglio de tortueuses procédures judiciaires pas toujours exemptes d'irrégularités et de parti pris. Mais comment en est-on arrivé là ? Au milieu des années 1980, un promoteur de Sétif bénéficie d'un emplacement de choix de 20 000 m² pour réaliser 34 villas. Il a été incité à investir dans la région par le chef de daïra de l'époque, aujourd'hui décédé, et son beau-frère, l'actuel wali d'El Tarf, qui n'était encore qu'attaché de cabinet. Mais en versant le premier acompte pour l'acquisition d'une villa, les acquéreurs ne savaient pas qu'ils allaient vivre le pire cauchemar de leur vie.  Les constructions ne sont toujours pas achevées, puisqu'ils attendent encore leurs titres de propriété. 14 d'entre eux décéderont entre-temps, laissant leurs héritiers s'entre-déchirer. Le promoteur ne va jamais payer les 6 millions de dinars de l'assiette foncière aux Domaines publics. Avec beaucoup d'assurance, il va jusqu'à tripatouiller les plans pour vendre et revendre la même villa au plus offrant. C'est de cette manière que la villa n°22, de la deuxième tranche, s'est retrouvée avec le n°28 sur un nouveau plan. Ce promoteur va ensuite s'évaporer, car poursuivi par la justice et les acquéreurs qui, pour s'en sortir, vont remuer ciel et terre jusqu'à obtenir en 2006 du directeur général des Domaines la vente du terrain aux locataires constitués en coopérative. Seulement, c'était sans compter sur le retour de l'ancien attaché de cabinet en qualité de wali. Ce dernier, en 2010, alors que la coopérative est créée et le transfert de propriété à la signature, va ordonner au directeur des Domaines de se rendre à Sétif négocier avec le promoteur qui était en fuite et miraculeusement retrouvé. Le fugitif va s'acquitter de sa dette rubis sur l'ongle et on parle d'un nouveau plan pour y inclure de nouveaux-venus et pas des moindres. Encore des magouilles,  disent les habitants déterminés à «aller jusqu'au bout» sans préciser leur pensée.                                                  

El Watan

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expulsion

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