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Libertés syndicales : le CISA épingle une nouvelle fois l’Algérie

Le Comité international de soutien au syndicalisme autonome algérien (CISA) a rendu public son rapport annuel sur les libertés syndicales. Un rapport qui dresse, encore une fois, un tableau peu honorable de la situation des libertés dans notre pays. Le CISA a mis en exergue la poursuite des violations des libertés syndicales par le pouvoir et regrette que la situation en matière de libertés syndicale et d'expression n'ait pas évolué dans le bon sens, d'autant que le dernier rapport élaboré en 2009 faisait état du même constat. Les syndicalistes autonomes en Algérie, selon le document, sont toujours la cible du pouvoir : ils sont harcelés et privés de leurs droits. «Que ce soit avant ou après la levée de l'état d'urgence, la politique sociale du pouvoir est constante : contrôler et limiter la parole et les actes de celles et ceux qui, dans les syndicats autonomes, agissent pour plus de liberté et de démocratie dans le pays», déplorent les rédacteurs du document. Ces derniers énumèrent les multiples entraves à l'action des organisations autonomes et le refus systématique de les reconnaître. Ils reviennent sur le harcèlement permanent des leaders de syndicat et les sanctions qui frappent les syndicalistes, en citant les cas de Rachid Malaoui, président du Snapap, et de Mourad Tchiko, fonctionnaire de la Protection civile. Le rapport consacre un chapitre à l'instrumentalisation d'une certaine presse pour discréditer le syndicalisme autonome : «Devant la reconnaissance internationale que les syndicats autonomes ont acquise au prix de patients efforts, le service d'action psychologique du DRS a commencé, par le canal d'une presse aux ordres, à répandre le discours éculé et néanmoins classique de la manipulation et de l'intrusion d'intérêts étrangers en Algérie.» Le CISA pense que depuis 2009, ce qui a changé dans les mouvements sociaux en Algérie, c'est l'irruption sur la scène de la révolte des plus démunis : les chômeurs et les employés précaires, qui représentent une part importante de la population active. Au début, cela s'est traduit par des manifestations sporadiques dans différentes villes du pays, manifestations rapidement balayées par la violence policière. Les chômeurs, invités surprise Cette nouvelle donne a faussé les calculs du pouvoir, qui s'est retrouvé débordé là où il ne l'attendait pas. Dans le secteur privé, le rapport explique que la résistance s'est organisée, ces dernières années, chez les travailleurs exerçant dans le cadre du «préemploi» et des «filets sociaux». Ces derniers ont créé des syndicats et des comités, avec le soutien des syndicats autonomes. «Dans le sud du pays, la contestation n'a cessé de monter. Les travailleurs et les travailleuses y dénoncent une situation intolérable : chômage endémique, salaires de misère, employeurs qui les traitent sans aucune dignité. Ces régions d'exploitation du pétrole et du gaz, par Sonatrach et ses filiales, sont également les lieux d'implantation des grandes multinationales. Avec la complicité du pouvoir, ces dernières ne respectent en rien les législations nationales», dénonce le CISA. Pour ce Comité, l'élection présidentielle prévue en avril 2014 et les soubresauts qui lui sont liés (maladie du Président, scandales de corruption, man½uvres des différents clans du pouvoir pour conserver leur hégémonie et accaparer la rente pétrolière...) ont des retombées directes sur la gestion de la force de travail par le régime. Le contexte régional et la montée des différents mouvements sociaux impliquent, selon le rapport, que le pouvoir devra choisir entre une répression violente, qui fragilisera encore plus le corps social, et une intégration/cooptation mesurée des organisations syndicales autonomes.  

El Watan

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