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Casablanca: Le Conseil de la Ville se réveille…enfin !

Depuis le dernier discours royal au Parlement, qui a sévèrement pointé du doigt la gouvernance locale de Casablanca, c’est l’état d’urgence déclaré au Conseil de la Ville de la capitale économique. Réunions, rencontres, concertations entre responsables et délégataires se font à un rythme incessant. L’heure est apparemment à la mobilisation tous azimuts dans le grand espoir de rectifier le tir, voire de sauver la mise ! Mohamed Sajid, le Maire, et ses adjoints Brija, Lhaya et autres Joudar, ont semble-t-il trop végété dans leurs luxueux bureaux pour s’enquérir des véritables problématiques dans lesquelles est engloutie la ville la plus peuplée du Royaume. Le message royal est sans équivoque en la matière : la gouvernance locale c’est, d’abord et avant tout, le terrain. Sur un autre registre, il semble que cette élite locale, aux commandes depuis 2003, n’arrive toujours pas à concevoir l’enjeu d’une métropole qui se veut concurrentielle des grandes capitales du monde. Aujourd’hui, celle-ci est appelée à rendre des comptes. La ville de Casablanca ne lui appartient pas, loin de là. Fini aujourd’hui l’ère de l’irresponsabilité, où n’importe qui fait n’importe quoi ! Sajid, qui en est à son deuxième mandat à la tête du Conseil de la Ville de Casablanca grâce au soutien du PAM et du PJD, n’a pas pu offrir à cette métropole un positionnement urbain honorable et digne de son histoire, son riche patrimoine et sa population. La saleté, à elle seule, reste l’un des points noirs de la ville qui se veut blanche. Pourtant, son budget est trois ou quatre fois plus important que celui de Marrakech et Fès, des villes qui connaissent un développement urbain correct.

bidonville

Pour un début donc, le Conseil de la Ville essaie de répondre par sa décision de revoir les cahiers de charges de la gestion des déchets ménagers. La reconduction des contrats est prévue pour début 2014. En attendant, la capitale économique produit près de 3 000 tonnes de déchets ménagers par jour. En dépit de l'existence de trois gestionnaires délégués pour la collecte, les amoncellements de déchets n'épargnent presque aucun quartier. Résultat : Casablanca reste une ville sale. Les Bidaouis ne vous diront certainement pas le contraire. Idem pour le transport urbain. Là aussi, les besoins restent énormes. Certes, des efforts ont été enregistrés sur ce volet précis, à l'image de la mise sur les rails de la première ligne de tramway, mais il faut attendre la mise en place des autres projets (métro aérien, RER, etc.) pour répondre aux besoins réels de déplacements massifs enregistrés principalement dans les arrondissements et communes périphériques. Dans le même sens, l’assainissement au niveau de Casablanca laisse à désirer, avec un taux de raccordement de seulement 45% des foyers au réseau d'assainissement liquide, au moment où ce taux se situe pratiquement à hauteur de 100% dans les villes de Fès, Marrakech et Rabat. L’évacuation des eaux pluviales n’est pas en reste. Les Casablancais se rappellent en effet des inondations de 2010. Des pistes existent pour trouver les solutions adéquates, mais elles tardent jusqu’à présent à voir le jour. Par la même occasion, on peut citer aussi la problématique de l’habitat menaçant ruine. Le dernier recensement datant de l'année 2004 faisait ressortir que plus de 130 000 ménages au Maroc vivaient dans des maisons menaçant ruine. À l'époque, plus de la moitié était concentrée à Casablanca, soit 65 000 ménages environ. Près de 50% de ces ménages sont concentrés sur Derb Soltane, alors que l'ancienne médina en contient quelques 30%, avec près de 20 000 ménages. À elle seule, l'avenue Royale abrite près de 12 000 ménages vivant dans des maisons dans un état de délabrement avancé. On estime qu'aujourd'hui, Casablanca devrait compter entre 20 000 et 25 000 maisons menaçant ruine, chacune abritant plusieurs ménages. Les bidonvillois, eux, campent toujours dans leurs douars.

M-Sajid

La capitale économique souffre toutefois de l’insécurité. Depuis le début de l'année 2013, pas moins de 40 000 individus ont été arrêtés pour crimes divers, allant du vol à l'arraché au trafic de drogue en passant par l'homicide.

Et en plus de tous ces maux, Casablanca souffrent aussi de l’informel, de l’occupation des espaces publics, de l’invasion des vendeurs ambulants, des constructions anarchiques, du chômage, de l’embouteillage, de la vétusté de l’infrastructure routière, de la rareté des espaces verts et de loisirs…et la liste est loin d’être exhaustive. Autre détail : sur l'ensemble des projets structurants annoncés, beaucoup accusent un retard considérable. Par ailleurs, la ville elle-même fonctionne sans réel plan d’aménagement urbain depuis plus de 20 ans. Autrement dit, il est vraiment  grand temps de mettre les bouchées doubles afin de sauver une ville en chute libre…Les Bidaouis, qui eux, n’ont plus l’envie ni la force de croire aux réformes annoncées, espèrent au moins que le constat royal soit pris en considération. Autrement, rien ne serait en mesure de faire bouger les choses !  Dans tous les cas et après le discours royal, Sajid et ses adjoints sont dans le viseur. Arriveront-ils à donner, comme il se doit, une suite au discours royal prononcé au Parlement le vendredi 11 octobre dernier ? Telle est d’ailleurs la grande interrogation.

H.Z

 

La Nouvelle Tribune

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