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La descente aux enfers des Malgaches

La situation économique des Malgaches va de mal en pis. Le 14 septembre, l’Express de Madagascar a publié les conclusions de l’«Enquête périodique des ménages 2010» (EPM 2010), conduite par l’Institut national de la statistique de Madagascar (Instat) en 2009. Et celles-ci sont dures: 11 millions d’habitants vivent dans l’extrême pauvreté.

C’est au Development Learning Center d’Anosy à Antananarivo, la capitale malgache, que l’Instat a détaillé son enquête. Entre 2005 et 2010, le taux de pauvreté a augmenté de plus de 7%, portant à 11 millions le nombre de personnes touchées par l’extrême pauvreté. Sur les quelques 20 millions d’habitants de Madagascar, 56,5% d’entre eux sont donc concernés.

«Ces personnes n’ont même pas la possibilité d’accéder au panier alimentaire minimal fournissant 2.133 calories par jour», détaille l’Instat.

Les chiffres sont effarants. Les Malgaches vivant dans l’extrême pauvreté gagnent en moyenne moins de 32 centimes d’euros par jour et moins de 120 euros par an. Des salaires qui ne permettent même pas d’acheter un kilo de riz par jour.

Cette extrême pauvreté touche d’abord le monde rural où 62,1% des habitants y sont confrontés, alors qu’ils sont 34,6% à y faire face dans le milieu urbain. D’après l’EPM 2010, cette situation dramatique s’explique en partie par la crise socio-politique que traverse le pays, mais pas seulement:

«La majorité des ménages malgaches ont déclaré avoir subi les 12 derniers mois précédant l’enquête. […] On constate que les principaux problèmes sont liés au climat et à l’environnement, notamment la sécheresse, les inondations et les cyclones.»

Récemment, le gouvernement de transition a pris des mesures pour améliorer le quotidien des Malgaches, en lançant le programme de logements sociaux qu’avait promis Andry Rajoelina. Mais les doléances du peuple portent en priorité sur des actions pour l’emploi, et particulièrement pour l’instauration d’un salaire minimum interprofessionnel garanti.

«L’importance du taux des sous-employés baisse ainsi à la fois la production et le revenu de la personne», estime pour sa part le directeur de l’Instat, Paul Gérard Ravelomanantsoa.

Un classement établi en 2010 classait Madagascar 9e pays le plus pauvre du monde, entre le Niger et l’Erythrée. L'île rouge n'a de toute évidence pas su redresser la barre. D'ailleurs, Forbes a récemment classé Madagascar comme la pire économie au monde en 2011.


Lu sur L'Express de Madagascar