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Le Challenge entrepreneurial du Bassin du Congo : du

De gauche à droite : Ambroise Loemba, du Rice, Edwige-Laure Mombouli (présidente du Rice) et Sékou Camara, directeur du fonds à coûts partagés (Banque mondiale)|Photo : © Muriel Devey (AEM)

« Si nous n'avions pas eu de candidats au concours de business plan que nous avons lancé en juin dernier, nous nous serions arrêtés là et nous n'aurions pas organisé de colloque », martèle Edwige-Laure Mombouli, la présidente du Réseau international des Congolais de l'Extérieur (RICE), co-organisateur de la première édition au Congo, du Challenge entrepreneurial du Bassin du Congo, qui se tiendra du 21 au 23 novembre prochain à Brazzaville.

Et pour cause. Loin d'être un colloque de plus, ce Challenge est d'abord un concours de création et de développement d'entreprises, qui vise « à repérer et à sélectionner des porteurs de projets souhaitant investir ou étendre leurs activités au Congo. Puis à aider ces derniers à structurer leur projet et à en financer au moins le démarrage par une subvention », insiste la présidente du Rice, devant un parterre de journalistes réunis le 21 octobre pour une conférence de presse destinée à présenter l'évènement.

Parce que ce Challenge se veut du « sur mesure, collant aux réalités et aux besoins du Congo », son volet concours, ouvert aux ressortissants du Congo, de la RD Congo et du Gabon ainsi qu'aux diasporas de ces pays, a retenu 7 filières d'investissement qui figuraient, entre autres, parmi les conditions exigées pour concourir. « Nous avons privilégié les 7 grappes identifiées par le Plan national de développement 2012-2016 du Congo, comme les filières de diversification économique et d'industrialisation. Nous n'avons donc rien inventé. Notre rôle est d'aider à révéler le potentiel de dirigeants de PME/PMI qui pourront développer ces filières, créer de l'emploi et renforcer le tissu entrepreneurial », insiste Edwige-Laure. « Nous ne cherchons pas à nous substituer aux autorités, mais nous souhaitons jouer un rôle d'aiguillon » ajoute Ambroise Loemba, un autre membre du Rice qui figure également dans l'équipe d'organisation du Challenge.

Autant dire que dès son lancement, le Challenge a suscité l'intérêt des sociétés publiques et privées congolaises, dont la Société nationale des Pétroles du Congo, des ministères, tels que l'Aménagement du territoire et la Délégation générale aux Grandes travaux, le ministère des PME/PMI et de l'artisanat et celui du développement industriel, d'organisations internationales comme la Banque mondiale ainsi que l'association Pointe Noire Industrielle, les chambres consulaires congolaises et le Comité Afrique du Mouvement des entreprises de France International. Autant de partenaires qui s'investissent financièrement ou en conseil pour la réussite de l'événement, devenant ainsi co-organisateurs de l'édition Congo.

Même élan d'enthousiasme du côté du public pour le concours proprement dit, si l'on en juge par les quelque 630 demandes de formulaires retirés, au dire des organisateurs. Et par la centaine de dossiers déposés, dont 67 % émanent de Congolais vivant au Congo. Leurs profils ? « Un tiers des candidats ont entre 30 et 39 ans, 18 % d'entre eux, moins de 30 ans et 14 % des challengers sont des femmes. », renseigne Loemba. Autres points notables à souligner, l'agriculture et l'agro-alimentaire ont représenté 35% des dossiers déposés, suivies des Technologies de l'Information et de la Communication (14%) et de l'économie verte (13%), selon le dossier de presse du RICE.

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Des journalistes congolais présents à la conférence de presse du 21 octobre 2013 à Brazzaville|Photo : © Muriel Devey (AEM)

Sur la centaine de candidats, dont les dossiers ont été minutieusement analysés par deux chefs d'entreprise et professionnels de la finance, établis à Londres - Frédéric Nzé, membre du RICE et Guillaume Samnick -, quinze d'entre eux ont été présélectionnés pour l'étape finale. Sur quels critères ? « Notre grille d'évaluation comprend cinq critères : clarté et pertinence du projet ; expérience du promoteur et de son équipe de management ; potentiel commercial sur le marché local et/ou international ; caractère innovant du projet, viabilité et retour sur investissement », souligne Loemba.

Quid de la suite ? « Les 15 finalistes travaillent actuellement, avec l'aide d'un business mentor, à l'élaboration et au peaufinage de leur business plan, qui sera soumis à un jury de professionnels de l'entreprise les 18 et 19 Novembre prochain à Brazzaville », informe Edwige-Laure. Le jeu en vaut la chandelle. Chacun des cinq futurs heureux élus bénéficiera, en effet, d'une subvention pouvant aller jusqu'à 50'000 euro. Et d'un suivi personnalisé pendant un an qui sera assuré par leur mentor. Car il est hors de question, une fois qu'ils seront primés, de lâcher les lauréats dans la nature, sans guider leurs premiers pas. D'ailleurs la subvention ne sera pas libérée en une seule fois, mais au fur et à mesure de l'avancée du projet et conformément aux objectifs du business plan. « Ce n'est pas un don mais un coup de pouce que nous offrons aux lauréats. Tout projet entrepreneurial implique une prise de risques et exige de son leader qu'il se prenne en charge. Les lauréats doivent donc avoir une démarche responsable et s'impliquer. Ils ne doivent pas être des entrepreneurs par défaut mais par conviction avec le souci de réussir », explique Edwige-Laure.

Prochaine étape, le colloque, qui se tiendra du 21 au 23 novembre prochain à Brazzaville. L'occasion de découvrir les heureux gagnants. Mais aussi de débattre pendant deux jours de la situation macro-économique du pays, de l'environnement des affaires, des conditions générales pour entreprendre, notamment dans les filières de diversification, vers lesquelles ont été dirigés les candidats. Pas de tabou dans les débats. « Nous avons prévu des speakers, nationaux et étrangers, issus du monde des affaires, du secteur public et des organismes internationaux et nous attendons un public actif, composé de chefs d'entreprises de tous horizons, qui devront enrichir la discussion, souligner les problèmes et ouvrir des pistes de solutions », signale Mombouli.

Autant dire que, dans la population, notamment parmi les patrons de PME/PMI, on observe. Un événement de plus ? Ou un réel changement dans l'approche de l'entreprenariat ? Le concept même du Challenge est une première réponse positive. Mais le plus important reste l'après-événement. « Il faut assurer un suivi, faire comprendre ce qu'est l'entreprise et préparer la prochaine édition, en tenant compte des recommandations et des observations qui seront faites pendant l'événement », suggère un chef d'entreprise de Brazzaville. Le défi est lancé.| Muriel Devey (AEM), à Brazzaville, Congo

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