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Le nom du chroniqueur au vitriol, Saad Bouakba, est passé dans tous les JT. Vous avez même eu droit à une dépêche de l'APS. -Tout «ça» pour une chronique tournant en dérision l'audience de Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d'état-major, à son retour des obsèques du général Giap. Cette réaction disproportionnée de l'armée n'est-elle pas en définitive une manière de vous désigner à la vindicte populaire ? Ce que je constate, en matière de communication institutionnelle, c'est l'anarchie intégrale. Moussiba (c'est une catastrophe). Ni la télévision publique, ni l'agence de presse APS, ni le ministère de la Défense ne semblent saisir ce qu'est un droit de réponse ou une «mise au point». La «mise au point» du ministère de la Défense - transformée en «communiqué» du MDN - a été diffusée par pratiquement tous les médias, alors que du point de vue de la loi, elle ne concerne que le média ayant commis la présumée diffamation. Si ces médias parlant au nom de l'armée sont devenus ses porte-parole attitrés, qu'on nous le dise. Par ailleurs, la chronique sujette à polémique n'est en rien une diffamation. Je ne suis coupable d'aucune hérésie (kof'r). Même Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense, l'admet. -Au-delà de cette anarchie ambiante dans la communication institutionnelle, ne pensez-vous pas qu'il s'agit, en le cas d'espèce, d'une tentative d'intimidation visant la presse et les journalistes critiques de l'institution militaire ? S'ils veulent faire peur aux journalistes, le procédé n'est pas le bon. La chronique incriminée publiée dans l'édition de vendredi dernier n'avait recueilli (sur le site d'El Khabar) que quelque 3000 visites. Après le communiqué du MDN, le nombre des visites est passé à plus de 20 000. C'est pour vous dire tout l'effet inverse que cela a entraîné. Sur facebook, ce sont plusieurs centaines de milliers de commentaires. Le MDN a cru bon de sévir, mais en définitive il n'a fait que de la publicité autour de l'article.