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Manifestation à Laghouat, le 11 janvier 2012. REUTERS/Zohra Bensemra
Manifestation à Laghouat, le 11 janvier 2012. REUTERS/Zohra Bensemra

Non, l'Algérien n'est pas agressif par nature, il l'est devenu

Les Algériens sont connus pour êtres violents. Mais quels sont les fondements de cette agressivité? Est-elle inhérente aux Algériens?

On l'entend souvent: les Algériens sont plus sanguins que leurs frères maghrebins. Enragés, dit-on. Le quotidien el Watan a mené une enquête pour expliquer d'une part les fondements de cette violence quotidienne et nuancer son caracère essentialiste.

La violence gagne tous les espaces de la société, à Alger ou dans d’autres villes du pays. Le 5 octobre dernier, à Batna, à l'est du pays, une jeune étudiante se fait poignarder par son père pour avoir refusé de porter le niqab. Les exemples ne manquent pas. Pour tout, pour rien, la colère explose. Souvent pour un rien. Mais d'où vient cette agressivité?

Si certains parlent de nature algérienne, de nombreux spécialistes tentent plutôt de comprendre les raisons de la colère.

Pour le psychiatre Mahmoud Boudarène, «l’Algérien n’est pas de naissance agressif, violent ou encore dangereux comme répété ici ou là. Les circonstances, la vie qu’il mène l’ont conduit à le devenir (...) Chacun connaît la bureaucratie qui gangrène l’administration dans notre pays, le Premier ministre lui-même vient, à l’occasion de la tenue de la tripartite, de le reconnaître. Voilà une violence institutionnelle, une violence d’Etat infligée quotidiennement et depuis toujours aux administrés. Quel citoyen n’a pas eu affaire à l’administration de notre pays et n’a pas été exaspéré, révolté, au moins une fois par ses pratiques bureaucratiques?»

L'état de la bureaucratie algérienne ne peut, à lui seul, expliquer l'aigreur dont font part les Algériens. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte, dont le premier est évidemment la violence de l'histoire contemporaine. Moins de trente ans après la fin de la guerre d'Algérie, les Algériens étaient malgré eux replongés dans un nouveau conflit. Civil, cette fois. La décennie noire, ses enlèvements arbitraires, ses massacres et ses rancœurs planent toujours sur la société algérienne. A cela s'ajoute évidemment la nature du système algérien hérité de l'indépendance qui s'appuie depuis de longues années sur une société civile quasi-impuissante, baillonée et gagnée par la corruption.

«L’Algérien n’est pas heureux dans son pays. Il a le sentiment qu’il n’est pas éligible au bonheur, un statut réservé à une caste, à des privilégiés, aux enfants du système», résume Mahmoud Boudarène.

Lu sur El Watan

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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