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Les rebelles libyens accusés de crimes de guerre
L’ONG Amnesty International a publié mardi 13 septembre un rapport en anglais et en arabe intitulé «La bataille pour la Libye: assassinats, disparitions et torture» (PDF), dans lequel elle dénonce des violations graves des droits de l’homme commises en Libye depuis le soulèvement dit du 17 février 2011, initié à l’est du pays contre le régime du colonel Kadhafi.
Les 112 pages du rapport révèlent essentiellement les exactions commises par les autorités libyennes aux ordres du colonel Kadhafi. Depuis les répressions sanglantes contre les manifestants de Benghazi et Al Bayda, «les forces de Kadhafi ont commis de sérieuses violations du droit humanitaire international», y compris «des crimes de guerre» et des actes pouvant être qualifiés de «crimes contre l’humanité».
Néanmoins, le rapport d’Amnesty n’épargne pas les insurgés, à qui il consacre un chapitre entier:
«Les combattants de l’opposition et leurs partisans ont enlevé, détenu arbitrairement, torturé et tué d’anciens membres des forces de sécurité soupçonnés d’être des loyalistes à Kadhafi, ont capturé des soldats et des étrangers soupçonnés à tort d’être des mercenaires combattant au sein des forces pro-Kadhafi. Aucune enquête indépendante et crédible n’a été menée par le Conseil national de transition (CNT), aucune mesure efficace n’a été prise à l’égard des responsables de ces abus.»
Concernant les insurgés, le rapport fait état de lynchages, d’actes de vengeance, de détentions de centaines de personnes, de tortures et de mauvais traitements ainsi que d’utilisation sans distinction de missiles par les rebelles.
Amnesty International traite largement du sort des étrangers en Libye, travailleurs migrants pour la plupart, venant essentiellement des pays d’Afrique subsaharienne, et qui ont subi mauvais traitements et abus perpétrés par les deux parties belligérantes.
L'ONG souligne ainsi que même au sein des territoires libérés, «des partisans de l’insurrection ont réalisé des descentes dans les maisons, des meurtres, des lynchages et d’autres attaques violentes contre des individus supposés être des mercenaires en raison de leur couleur de peau».
Le rapport souligne que des leaders de la rébellion dont le dirigeant du CNT Moustafa Abdel Jalil ont attisé le feu en répétant des déclarations irresponsables sur l’existence de mercenaires africains recrutés par Kadhafi contre son propre peuple.
Pour Amnesty, il est important que tous ces crimes ne restent pas impunis et que leurs auteurs soient jugés, quel que soit leur rang ou leur camp, «afin de contruire une Libye nouvelle sur les bases du respect des droits de l’homme et de l’Etat de droit».
Lu sur Amnesty International