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Libye - Le président du CNT prêche «l'unité et le pardon»

Le président du Conseil national de transition (CNT) Mustafa Abdel Jalil s’est rendu à Tripoli  lundi 12 septembre, où il a tenu un discours en public sur la place des Martyrs, le cœur symbolique de la ville prise par les rebelles le 23 août, au cours duquel il a prêché «le pardon, la réconciliation et l'unité de sa nation», rapporte le Washington Post.

«La Libye est un pays assez grand pour tout le monde. Nous sommes des musulmans, des gens qui pardonnent», a déclaré le chef intérimaire du pays, devant une foule de près de 10.000 personnes.

Abdel Jalil a déclaré vouloir «instaurer un Etat de droit», tout en exhortant la population à se débarrasser de leur colère et du désir de vengeance qui pourrait les habiter. Il a par ailleurs indiqué que «la loi de l’islam serait la principale source d’inspiration de la législation libyenne».

«Nous sommes une nation musulmane, à l’islam modéré et nous allons rester sur cette voie si vous nous soutenez, vous serez les garants contre toute personne qui essayerait de voler cette révolution, qu’elle appartienne aux partis de droite ou de gauche», a-t-il précisé.

Moustapha Abdel Jalil a invité les Libyens à ne pas se comporter «comme l’ancien régime», au moment où l’organisation Amnesty International accuse les combattants fidèles au CNT de meurtres et de tortures.

«Notre salut dépend de l’unité et de la fin des discriminations, ainsi que l’oubli de la haine et de la jalousie qui encombre nos esprits et nos cœurs», a souhaité le chef du CNT.

La date de son discours a été tenue secrète jusqu’au dernier moment pour d’évidentes raisons de sécurité. Les propos ont été suivis d’un feu d’artifice rouge et vert en hommage aux couleurs du nouveau drapeau libyen, pendant que des policiers reprenaient le nouvel hymne national. Le chef du CNT a exhorté une foule en liesse à Tripoli à lutter pour un «Etat civil et démocratique».

Accompagné sur la tribune d'une douzaine de dirigeants révolutionnaires —le plus grand rassemblement public depuis que leurs forces ont envahi la capitale— le chef du CNT a appelé les citoyens à croire en «l’avenir brillant de la Libye».

«C'est le plus beau jour de nos vies», a déclaré Latifa el-Hamdi, 37 ans. «Maintenant, quand on voyage à l'étranger, nous n'avons plus à nous sentir honteux d'être Libyens».

Pour l’instant, le CNT a établi un calendrier prévoyant la rédaction d’une nouvelle Constitution et la tenue d’élections dans un délai de vingt mois, à partir du moment où la Libye sera déclarée «libérée».

En dehors de Tripoli, les combats ont continué sur trois fronts contre les bastions de Kadhafi: sa ville natale de Syrte, la ville oasis de Bani Walid au sud-est de la capitale, et la ville du désert de Sabha.

Mouammar Kadhafi a déclaré lundi 12 septembre dans un communiqué diffusé par la chaîne de télévision syrienne Al-Rai qu'il ne permettra pas à la Libye d'être prises par des «colonisateurs», c'est-à-dire les pays de l'Otan (PDF).

Lu sur The Washington Post, Al Jazeera, Euronews