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le MDN agacé par les critiques des médias
Le ministère de la Défense nationale (MDN) aurait-il perdu son sang-froid ? Décidément, oui. Après avoir demandé officiellement à la presse de ne plus utiliser le qualificatif «grande muette» quand elle parle de ce département ministériel, le MDN se met, depuis quelques semaines, à répondre pratiquement à tous les articles de presse le concernant, dont le dernier en date est l'édito du dernier numéro de la revue El Djeich consacré aux commentaires de la presse nationale sur la restructuration des services de renseignement. Promptes, ces réponses sont parfois disproportionnées. Elles traduisent peut-être l'état d'agacement dans lequel se trouvent les responsables du MDN dans cette conjoncture politique nationale incertaine. En effet, dans une réponse à une chronique du journaliste Saâd Bouokba, «Noqtat Nidham (point d'ordre)», publiée vendredi dans les colonnes de notre confrère El Khabar, le MDN n'a pas caché sa colère et a menacé d'entamer des poursuites judiciaires contre l'auteur du commentaire en question. «Le ministère de la Défense suit (...) la campagne tendancieuse menée par certaines plumes contre l'institution militaire ces derniers temps et s'interroge sur les motifs d'une telle entreprise, tout en condamnant ces méthodes médiatiques immorales», lit-on dans ce communiqué repris par l'APS. Il s'agit, selon le communiqué, du contenu de la colonne «Noqtat Nidham» du journaliste Saâd Bouokba, sous le titre «Avons-nous besoin d'une expertise internationale pour organiser des funérailles ?» Le communiqué considère que ce qui a été écrit par l'auteur «laisse transparaître un acharnement clair et une attaque manifeste contre l'institution militaire, assortis de diffamation et de provocation à l'endroit des cadres de l'Armée nationale populaire (ANP) d'une manière totalement étrangère à la déontologie du métier de journaliste». Face à cette accusation, le journaliste Saâd Bouokba se défend. Selon lui, la chronique en question n'a pas attenté à l'institution militaire. «C'est le communiqué de l'institution qui a été diffusé par l'APS à l'issue de l'audience accordée par le président de la République au vice-ministre de la Défense qui a porté atteinte à l'image de l'institution. Et cela lorsqu'il évoque en premier l'enterrement du général Vo Nguni Giap avant la situation sécuritaire du pays. C'est cela, la vraie atteinte et non pas ce que j'ai écrit dans ma chronique», explique-t-il.