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El Tarf : deux cadres indiens écroués pour corruption
Le gain facile et la cupidité n'arrêtent plus personne pour se faire de l'argent. Même des cadres étrangers, qui pensent que l'on peut tout se permettre en Algérie, essayent d'en tirer profit. Deux ressortissants indiens, P. Komar, 35 ans, et D. Komar, 33 ans, ont été placés sous mandat de dépôt, à la veille de l'Aïd, par le procureur de la République du tribunal de Dréan (El Tarf), relevant de la cour de justice de Annaba. Ils sont accusés de corruption vis-à-vis d'un entrepreneur algérien chargé d'un projet d'une ligne électrique haute tension (HT) pour le compte de l'entreprise indienne. En effet, suite à une plainte déposée par la victime, les éléments de la gendarmerie de la brigade de la commune de Ben M'hidi (El Tarf) ont ouvert une enquête. Selon les déclarations de l'entrepreneur, les deux étrangers, respectivement un sous-directeur et un ingénieur en topographie, d'une entreprise indienne de droit algérien, NCC, spécialisée dans les installations énergétiques et domiciliée à Ben M'hidi, ont exigé de la victime une importante somme d'argent. En contrepartie, ils devaient avaliser ses factures, transmises à la société-mère NCC, attestant du parachèvement total de travaux qui, en réalité, avoisinent les 50%. Mieux encore, ils lui ont promis d'autres marchés sous forme de projets de gré à gré. Aussitôt, les enquêteurs ont conseillé à la victime d'accepter l'offre, non sans aviser le procureur de la République. Une démarche qu'a adoptée l'entrepreneur en faisant semblant d'avoir accepté la transaction, et en leur fixant un rendez-vous sur la RN44, au- lieudit Bouroumana, commune de Ben M'hidi. Les gendarmes se sont postés non loin du lieu de la rencontre après avoir relevé les numéros de série des billets d'une liasse de 1000 DA, que devaient empocher les deux étrangers indélicats. Vers midi, un 4x4 de type Nissan, portant le sigle de l'entreprise NCC, est apparu, à bord duquel se trouvaient un chauffeur, le sous-directeur et l'ingénieur indien. Après une courte entrevue, le plaignant leur a remis une avance de 200 000 DA. Une souricière dans laquelle les deux Indiens sont immédiatement tombés, puisqu'ils ont été arrêtés en flagrant délit de perception de la somme remise par l'entrepreneur algérien. En vérifiant les numéros de série des billets en possession des deux ressortissants indiens, la corruption est sans appel. Les deux accusés ont d'ailleurs tout avoué durant les 48 heures de garde à vue dans les locaux de la gendarmerie.