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Gouvernance locale de Casablanca : Tsunami royal …
La capitale économique du Royaume déçoit. Par rapport à des villes comme Rabat, Marrakech ou encore Fès, la métropole n'avance pas comme il se doit. Le constat émane, cette fois-ci, du Souverain, la plus haute institution du pays. Jamais d'ailleurs la gestion locale d'une ville n'a été ainsi pointée du doigt par le Roi qui a tout critiqué, ou presque, au sujet de la gestion locale de la ville la plus peuplée du pays. La symbolique du lieu n'est pas des moindres. En effet, c'est devant les députés et les conseillers de la nation, ainsi que d'autres responsables étatiques au Parlement, que le Souverain a exprimé sa grande déception à l'égard de Casablanca. En la matière, c'est une nouveauté. En effet, son discours, prononcé à l'occasion de l'ouverture de l'année parlementaire 2014, a été, dans sa première partie, entièrement dédié à Casablanca. La capitale économique est classée dans la catégorie des collectivités territoriales qui “pâtissent d’une gestion défectueuse de la part des instances élues”. Et le Roi déplore que “Casablanca est la ville des disparités sociales les plus criantes, où se côtoient les catégories riches et les classes pauvres. C’est la ville des gratte-ciel et des bidonvilles. C’est le centre de la finance et des affaires, mais aussi de la misère, du chômage et d’autres maux, sans parler des déchets et des ordures qui en ternissent la blancheur et entachent sa réputation”.
Casablanca, le très mauvais exemple
“Il s’agit là d’un projet dont la concrétisation exige des infrastructures et des services de base, la consolidation des règles de bonne gouvernance, la mise en place d’un cadre juridique approprié, la formation de ressources humaines hautement qualifiées et l’adoption de techniques et de méthodes de gestion modernes, soit des atouts dont ne dispose pas cette grande métropole”, lit-on dans le discours royal. “Pourquoi cette ville, qui compte parmi les plus riches du Maroc, ne connaît-elle pas concrètement l’essor auquel aspirent les casablancaises et les casablancais ?”. “Faible efficacité des interventions de certains services provinciaux et régionaux des différents départements ministériels, le mode de gestion adopté par certains Conseils élus qui se sont succédés à la gestion de la ville, et les antagonismes stériles entre leurs composantes respectives, ainsi que la multiplicité des fonctions assumées par les membres de ces Conseils et le cumul des responsabilités, sont notamment les causes de cette situation”, a constaté le Souverain dans son discours. Le Roi a évoqué les “problèmes enregistrés dans les domaines de l’assainissement, où les réalisations restent limitées, en tout cas bien en-deçà des besoins de la population, en comparaison avec ce qui a été réalisé à Rabat, Fès, Marrakech et d’autres villes encore”.
Mahomet Sajid de l'UC, Ahmed Brija du PAM, Joudar Lhaya du PJD, Hassan Ben Oman du RNI, et Kadiri de l'Istiqlal seraient, entre autres, cette élite qui n'a certainement pas compris l'enjeu d'une ville comme Casablanca, n'arrivant toujours pas à offrir à ses habitants une métropole à la hauteur de son statut. Dans tous les cas, ce constat se lit clairement dans ce discours royal qui a appelé vivement à l'émergence d'une nouvelle élite. Pour conclure, le Souverain appelle les élus de la Casablanca à rectifier le tir…et très vite. Sera-t-il entendu ?
Hassan Zaatit