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Egypte: Au moins 50 morts dans des affrontements entre pro-Morsi et policiers
En marge de la commémoration de la guerre israélo-arabe de 1973, des heurts meurtriers entre partisans du président déchu Mohamed Morsi et forces de police égyptiennes ont fait au moins 50 victimes.
Le quarantième anniversaire de la guerre israélo-arabe de 1973 a offert deux tableaux: l'un festif et viscéralement anti-Frères musulmans sur la place Tahrir, au Caire.
Des milliers d'Egyptiens sont descendus dans la rue pour rendre hommage à l'armée égyptienne et à son homme fort le général Abdel Fatah al-Sisi. Le deuxième tableau, plus contestataire, rassemblait les partisans du président déchu Mohamed Morsi, au Caire et dans plusieurs grandes villes du pays.
Ce dimanche 6 octobre, au moins 50 personnes ont péri dans des heurts entre la police et des partisans du président islamiste destitué par l'armée. Des journalistes décrivent une répression violente: les policiers anti-émeute ont dispersé les islamistes à coups de grenades lacrymogènes, de chevrotine et, parfois, de rafales d'armes automatiques, dès que leurs rassemblements grossissaient.
Il s'agit du bilan le plus lourd depuis la semaine de répression sanglante qui avait débuté le 14 août quand soldats et policiers avaient dispersé par la force deux rassemblements pro-Morsi au Caire. Des centaines de manifestants islamistes avaient alors été tués.
Comme chaque jour depuis le 3 juillet dernier, date à laquelle Mohamed Morsi a été destitué par l'armée, les pro-Morsi avaient appelé à manifester contre «la dictature militaire». Depuis près de deux mois, l'armée traque les membres de la confrérie et leurs sympatisants. Plus de 2.000 Frères ont été arrêtés, leurs activités interdites et leurs avoirs gelés.
En soutien à cette politique répressive, les anti-Morsi avaient demandé aux Egyptiens de descendre massivement dans la rue pour encourager l'armée et les autorités, ce qui laissait redouter de nouvelles violences. Deux jours plus tôt, au moins quatre civils avaient déjà péri dans des heurts entre pro et anti-Morsi au Caire.
Démonstration de force
Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur accuse les manifestants d'avoir ouvert le feu sur les forces de l'ordre et vandalisé des biens publics au Caire, contraignant les policiers à «intervenir». Selon le ministère, 423 personnes ont été arrêtées dans la capitale.
La majorité du peuple égyptien soutient l'armée. Voici le message fort lancé par les militaires ce dimanche 6 octobre. Le gouvernement, la quasi-totalité des médias et une large majorité de la population qualifient désormais les Frères musulmans et les partisans de M. Morsi de «terroristes». Alors que le pays est sous état d'urgence depuis le 14 août et que la capitale est soumise à un couvre-feu nocturne et parsemée de barrages de militaires équipés de blindés, le déploiement des troupes était encore plus impressionnant.