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Pour Claude Guéant, les Comoriens traînent Marseille dans la violence
Mise à jour du 14 septembre 2011: après les propos tenus par Claude Guéant sur la communauté comorienne de Marseille, maître Saïd Larifou a annoncé son intention de porter plainte contre le ministre de l'Intérieur pour incitation à la haine raciale et propos xénophobes, «à la demande des différentes associations comoriennes de France, notamment à Paris et à Marseille». Il a notamment déclaré au pure player réunionnais LINFO.re:
«Cela devient intolérable qu’une communauté soit prise pour cible et comme bouc émissaire. […] Ces propos ne sont pas dignes de la République».
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Dimanche 11 septembre, Claude Guéant ne s’est certainement pas fait des amis au sein de la communauté comorienne de Marseille. Les propos du ministre français de l’Intérieur, invité au micro de RTL dans l’émission Le Grand Jury, ont provoqué de vives réactions de la classe politique et sociale marseillaise.
Invité à s’exprimer quant à l’insécurité régnante dans la cité phocéenne, le Ministre a d’abord déploré les méfaits du grand banditisme, avant de déclarer (à 28'10):
«Je peux vous dire qu’il y a à Marseille une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violence. Je ne peux pas la quantifier.»
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Sébastien Barles, porte-parole d’Europe Ecologie Les Verts et conseiller municipal de la ville, a qualifié cette déclaration d’«injure raciste scandaleuse» et demande la «démission d’un ministre qui déshonore la République».
Le maire PS du 1er secteur de Marseille, Patrick Mennucci, s’étonne pour sa part de ce jugement:
«Sur quelles statistiques se fonde Claude Guéant pour stigmatiser une population qui fait partie de l’histoire et de l’avenir de la ville?»
Même Jean-Claude Gaudin, maire UMP de Marseille depuis 1995, ne suit pas le ministre sur cette voie:
«En tant que maire, j’ai toujours œuvré pour faciliter la coexistence des nombreuses communautés immigrées dans notre ville, même si cela engendre parfois des problèmes difficiles à gérer. Pour autant, on ne peut pas incriminer une communauté en particulier», déclare-t-il.
Entendu sur RTL