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Les islamistes marocains plus solides que les autres?
Le Parti de la Justice et du Développement fait des jaloux, surtout chez ses voisins tunisiens et égyptiens.
Quel est le secret du parti islamiste de la Justice et du Développement (PJD)? Le parti marocain, à la tête du gouvernement depuis près de deux ans, n'a rien à envier à ses frères égyptiens, mis au ban de la scène politique, ni même aux islamistes d'Ennahda, affaiblis depuis plusieurs mois. Le nouveau site OrientXXI revient sur la résilience du parti islamiste marocain et en explique les ressorts.
Sorti vainqueur du printemps arabe, le parti d'Abdelilah Benkirane a su faire faire plus de compromis que les Frères musulmans en Egypte. Depuis sa victoire aux élections législatives, le PJD compose, d'abord avec l'opposition présente dans le gouvernement, puis avec le Palais dont les prérogatives demeurent très grandes.
Deux éléments peuvent expliquer la solidité du PJD au milieu des tourments vécus par ses frères tunsiens et égyptiens. D'abord, la personnalité d'Abdelilah Benkirane, un pragmatique qui attendait depuis des décennies son heure de gloire. L'homme membre dans sa jeunesse du Chabîba Islamiyya, le premier groupuscule islamiste apparu au Maroc, au début des années 1970, «crée en 1982 la Jama’a al-Islamiyya, après une autocritique sans concession, où il rejette le recours à la violence», rappelle OrientXXI.
Sa résilience, le PJD la doit également au Palais royal qui reste le pouvoir le plus puissant du royaume et ce, malgré la réforme constitutionnelle. Le PJD a-t-il intérêt de rester au pouvoir sans pouvoirs? «L’exercice est meurtrier pour une formation politique.»
Lu sur Orient XXI