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Le responsable d’un laboratoire annonce une grève de la faim
La requête porte sur des «constatations de la pratique des prix anormalement bas par certains laboratoires qui ne possèdent même pas l'agrément du ministère des Travaux publics». Un responsable du Laboratoire des travaux publics et bâtiment (LMTPB), exerçant à Béjaïa, accuse la direction des travaux publics (DTP) de la wilaya de fermer les yeux sur l'exigence, pour certains contractants, d'un agrément délivré par le ministère de tutelle (MTP). Directeur régional du LMTPB, Azzar Abdeslam annonce, pour se faire entendre, qu'il entamera dès le 15 octobre une grève de la faim devant le siège de la wilaya. C'est là une action qu'il a gelée le 15 juin dernier, satisfait de la réponse du wali l'informant que «les services de la direction des travaux publics ont été saisis afin d'apporter les éclaircissements et précisions nécessaires». Une réponse restée sans suite. En juillet 2011, le plaignant écrit au DTP, sollicitant son intervention «pour arrêter une concurrence déloyale». La requête porte sur des «constatations de la pratique des prix anormalement bas par certains laboratoires qui ne possèdent même pas l'agrément du ministère des Travaux publics». Les résultats des ouvertures de plis de quelques appels d'offres ou consultations sont donnés pour illustrer les cas d'absence d'agrément et de prix «anormalement bas» qui, selon le plaignant, sont «en deçà de toute logique». «Les prix pratiqués par les différents laboratoires résultent des appels à la concurrence et ne confèrent nullement le droit au LMTPB d'accuser ses confrères d'avoir cassé les prix», répond, à El Watan, Rachid Ourabah, le DTP de Béjaïa, qui ajoute que «seule la commission d'évaluation des offres de la direction des travaux publics est apte à se prononcer sur les prix pratiqués». Azzar Abdeslam a aussi écrit au président de la commission des marchés publics de Béjaïa au sujet de l'attribution, en décembre 2012, du projet de contrôle des travaux de modernisation sur 40 km du CW35 à un laboratoire basé à Alger qui «n'est pas agréé par le ministère des Travaux publics, seule source d'agrément à notre connaissance». Un autre exemple est avancé dans le même document à travers le projet de contrôle des travaux d'alignement d'un quai du port de Béjaïa. Le plaignant s'en est remis au wali, l'informant que «depuis un certain temps, la DTP use de certaines procédures insidieuses pour escamoter cette exigence de taille pour la sélection des bureaux de contrôle et même, parfois, en ignorant cette condition pourtant inscrite dans le cahier des charges comme critère d'éligibilité». Au sujet de l'agrément des laboratoires, le DTP dit s'en remettre à la réponse de son ministère, précisant qu'«il délivre uniquement des agréments pour les activités d'étude et d'ingénierie». «Je précise que les agréments des laboratoires sont délivrés par le Centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage (CACQE) qui siège au ministère du Commerce.» Le responsable du LMTPB exhibe des appels d'offres lancés dans d'autres wilayas pour soutenir que «la DTP de Béjaïa est seule sur le territoire national à avoir recours à ce genre de procédés», l'accusant de confectionner «des cahiers de charges sur mesure».